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Police-Justice

Ces gilets jaunes qui comprennent, voire cautionnent, le saccage des Champs-Élysées

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S'ils étaient moins nombreux à être conviés par les médias que dans les premiers mois du mouvement, certains gilets jaunes ont justifié le vandalisme subi par des dizaines d'enseignes.

Pas la peine de dramatiser. Au lendemain du saccage de l'avenue des Champs-Élysées, certains gilets jaunes, à défaut de se satisfaire de la tournure des événements, ont refusé de pleurer sur le lait renversé. Les actes de vandalisme dont plusieurs dizaines de commerces ont fait l'objet samedi, 18e jour de mobilisation nationale du mouvement, sont pour eux des "dommages collatéraux". 

La prise de parole la plus véhémente à ce sujet a été prononcée dimanche sur LCI par Sophie Tissier, figure des gilets jaunes. Interrogée en direct sur les images de désolation qui tournaient en boucle sur nos écrans depuis la veille, la militante a argué que les Champs-Élysées n'étaient "pas représentatifs des Français". 

"Arrêtez, bon sang, d'inverser la situation systématiquement! C'est révoltant, ce pays, (...) vous êtes en train de passer en boucle des vitrines cassées! Qu'est-ce qu'on en a à faire que le Fouquet's ait cramé, franchement?!", s'est-elle ensuite écriée, la voix éraillée par l'émotion. 

"M. Macron mérite la prison!"

Selon elle, la manière dont les médias ont traité les événements du 16 mars est "scandaleuse".

"M. Macron est un irresponsable, M. Macron est un incompétent, il mérite la prison! Il est train de vendre ADP, il est en train de liquider le pays, c'est ça la réalité! Arrêtez de tourner en boucle sur quelques violences", a poursuivi Sophie Tissier. 

La violence "ne vient pas de nulle part"

Principale tête d'affiche des gilets jaunes, Maxime Nicolle a lui aussi donné son sentiment dimanche sur les violences qui s'étaient déroulées la veille. Via Facebook, l'ancien chauffeur intérimaire a qualifié le 16 mars de journée "historique". 

"Aujourd'hui, j'étais fier de voir que les gens ont arrêté d'être des moutons. Alors oui, ça amène des destructions, oui ça amène énormément de choses qui sont regrettables. Parce que la violence est toujours regrettable, la destruction est toujours regrettable. Mais elle ne vient pas de nulle part", a-t-il égrené dans l'un de ces Facebook Live dont il a le secret.

Maxime Nicolle, alias Fly Rider, en a profité - comme l'a relevé Le Journal du Dimanche - pour annoncer que d'autres actions auraient lieu "la semaine prochaine, la semaine d'après aussi". "Je suis déterminé à ne pas lâcher", ajoute-t-il dans la vidéo. Et le leader gilet jaune de s'adresser directement à Emmanuel Macron: "Ça ne s'arrêtera que quand tu auras compris que ton système on n'en veut plus."

"Ça fait bouger les choses"

Même constat pour Éric Drouet, qui dans une vidéo affirme que la violence "est la seule chose qui fait bouger le gouvernement". 

"Il y a eu réunion de crise, etc. C'est des choses qui n'étaient pas arrivées depuis l'acte 3 (les émeutes du 1er décembre, NDLR), donc ce qui prouve bien que ça fait un peu bouger les choses", estime le chauffeur-routier. 

Qualifiant de "malheureux" les actes de vandalisme sur les Champs-Élysées et les dégâts matériels causés, Éric Drouet poursuit avec ce "constat amer": "C'est apparemment la seule chose qui fait bouger le gouvernement." 

Jules Pecnard