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Police-Justice

Ce qu'implique le dispositif "alerte enlèvement", déclenché pour retrouver la jeune Malek

Un badge de la police sur une veste (illustration)

Un badge de la police sur une veste (illustration) - Geoffroy Van der Hasselt / AFP

Mis en place en 2006 et déclenché par le procureur de la République, ce plan implique plusieurs principes et règles, notamment pour les médias qui diffusent l'alerte.

Alors qu'une fillette de 8 ans, Malek, a disparu à Dunkerque (Nord) et qu'elle pourrait se trouver en présence de son père, le plan alerte enlèvement a été déclenché ce mercredi soir pour la retrouver. Ce dispositif implique plusieurs principes et règles, notamment pour les médias.

Mis en place en 2006, le plan s'inspire du dispositif « Amber Alert » en action aux États-Unis (1996) et au Canada (2003). Selon le ministère de la Justice, il vise à "envoyer de façon massive à la population un message en cas d’enlèvement d’enfant. Son déclenchement permet la diffusion rapide, sur l’ensemble du territoire national, d’informations précises dans le but de retrouver l’enfant le plus rapidement possible". Depuis sa mise en place, 28 alertes ont été déclenchées en France métropolitaine, 30 en comptant les outre-mers.

• Quatre critères de déclenchement

Il existe quatre critères de délenchement de ce dispositif, explique le ministère de la Justice. Il rappelle d'abord qu'il doit s'agir d'un "enlèvement avéré et non d'une disparition, même inquiètante".

Ce plan signifie que la victime est mineure et que sa vie ou son intégrité physique est en danger. Enfin, le ministère de la Justice souligne que le "procureur dispose d’informations dont la diffusion peut permettre la localisation de l’enfant et/ou de son ravisseur".

• La décision prise par le procureur de la République

En étroite concertation avec les enquêteurs et après consultation du ministère de la Justice, c'est donc au procureur de la République qu'il appartient de déclencher le plan. Le ministère précise enfin que "chaque fois que cela est possible, l’accord des parents doit être sollicité préalablement au déclenchement du plan".

• Ce que contient le message d'alerte

Rédigé par le procureur de la République, il doit être "composé d’éléments précis susceptibles de permettre la localisation de la victime ou de la personne suspectée de l’enlèvement".

Il peut ainsi contenir plusieurs éléments d'identification, comme la description du véhicule suspect ou du numéro de plaque d'immatriculation, prénom et photographie récente de la victime, photographie du suspect...

Le message d'alerte peut aussi contenir, comme c'est le cas pour l'enlèvement de Malek, une formule incitant à ne pas intervenir seul. À noter aussi qu'il peut être modifié à tout moment, en fonction des évolutions de l'enquête.

• Les règles pour les médias

Une fois prévenues par mail par la gendarmerie ou la police en fonction du lieu de l'enlèvement, les agences de presse se doivent de rédiger une dépêche pour informer du déclenchement du dispositif. Les chaînes de télévision et de radio sont également tenues de diffuser l'alerte.

Les médias partenaires s'engagent à diffuser l'alerte toutes les 15 minutes pendant une durée de 3 heures. "Au-delà de cette durée, le média est libre de continuer la diffusion de l’alerte sauf si une demande spécifique est formulée par les autorités. L’alerte est immédiatement levée lorsque l’enfant est retrouvé", précise le ministère de la Justice qui se charge de son côté de diffuser l'alerte sur l'ensemble de ses supports officiels (comptes Facebook ou Twitter, notamment).

Lola Dhers