Alerte enlèvement: les clés du succès du dispositif

Depuis sa création le plan alerte enlèvement a toujours permis de retrouver les enfants enlevés. - Thomas Coex - AFP
Dimanche, le plan "alerte enlèvement" a été déployé pour la seizième fois. Et pour la seizième fois, l'enfant enlevé a pu être retrouvé. À l'origine du dispositif, la volonté de retrouver l'enfant au plus vite. En effet, d'après une étude américaine, 91% des enfants enlevés seraient ainsi tués dans les 24 heures suivant leur rapt. Inspirée d'un dispositif américain, l'"alerte enlèvement", testée en 2005 puis généralisée en 2006 affiche une efficacité totale.
> Une alerte nationale
Parmi les clés de ce succès se trouve le déclenchement national de l'alerte. Nicole Guedj, secrétaire d'État aux droits des victimes lors de la mise en place du plan "Alerte enlèvement", revient sur l'essence de l'alerte. "On a voulu faire en sorte que tout un pays se mette à la recherche de l'enfant enlevé", explique-t-elle sur RMC. Tous les moyens sont mis à contribution pour attirer l'attention de personnes pouvant être mises en contact avec le ravisseur et l'enfant.
> Un relais massif de la disparition
L'alerte est relayée par une cinquantaine de canaux de diffusion. Le message est massivement diffusé pendant au moins trois heures dans les médias mais aussi sur les panneaux d'autoroutes et dans les gares. Les réseaux sociaux viennent également renforcer ce dispositif. Quelques minutes après le lancement de l'alerte dimanche, la photo du petit Rifki disparu samedi, était largement diffusée par les internautes. C'est grâce à l'un de ses moyens qu'une voyageuse à bord d'un TGV en Gironde a reconnu le petit garçon et donné l'alerte. Les gendarmes sont ensuite intervenus et après vérification ont interpellé le ravisseur.
> Un déclenchement qui reste exceptionnel
Le taux de réussite d'Alerte enlèvement tient aussi au fait qu'elle est assez peu souvent déclenchée. Une démarche qui doit perdurer pour Nicole Guedj. "Pour que cette alerte reste très efficace, il faut qu'elle soit exceptionnelle. Cette alerte est aussi très anxiogène donc on ne peut pas à tout moment déclencher une alerte". Ce déclenchement mesuré tient au fait que les critères pour mettre en œuvre l'alerte sont assez restrictifs. Il revient au procureur de donner l'alerte s'il s'agit effectivement d'un enlèvement et non d'une simple disparition. Il faut également que la victime soit mineure et que sa vie ou bien son intégrité physique soit menacée.
> Une mobilisation des enquêteurs
À ce contrôle du procureur s'ajoute la mise en alerte des forces de l'ordre et une mobilisation des enquêteurs. Derrière chaque appel recensé par le numéro vert, il faut en effet pouvoir être en mesure de vérifier les témoignages. Mais pour que le dispositif soit encore plus efficace l'ancienne Secrétaire d'État plaide pour qu'il soit étendu à l'ensemble de l'Europe. "Il faudrait tout de même que nos pays voisins puissent mettre en place une procédure similaire parce qu'il est tellement facile de prendre un enfant et de lui faire passer une frontière", regrette Nicole Guedj.
Depuis 2010, la Suisse a également mis en place un système d'alerte pour retrouver les enfants enlevés, calqué sur le modèle français.