Brétigny: une plainte pour "sabotage en bande organisée"

Des victimes de la catastrophe de Brétigny, juste après le déraillement du train, le 12 juillet. - -
"Sabotage en bande organisée", c'est l'intitulé de la plainte déposée lundi auprès des magistrats chargés d'enquêter sur la catastrophe ferroviaire de Brétigny-sur-Orge (Essonne) survenue le 12 juillet. C'est ce que rapporte Le Parisien mardi.
Pour maître Xavier Gruwez, l'avocat des victimes à l'origine de la plainte, le manque d'entretien du réseau, qui a occasionné le détachement d'une éclisse résulte d'"une entente (...) entre la SNCF et RFF (Réseau ferré français)", ayant occasionné la détérioration du réseau ferroviaire.
C'est donc la maintenance et l'entretien du réseau ferroviaire que visent cette plainte. L'avocat des victimes estime ainsi que "RFF n'a pas exécuté une convention conclue avec le Syndicat des transports d'Ile de France, qui l'obligeait à prévoir une maintenance renforcée sur certaines du réseau, considérées comme les plus critiques."
Trois enquêtes
Peu de temps après la catastrophe, les témoignages sur le mauvais état des voies avant le drame s'étaient multipliés.
La SNCF a concédé que des travaux de maintenance étaient nécessaires. Le président de la compagnie ferroviaire Guillaume Pépy avait précisé en juillet que des investissements avaient été engagés pour moderniser la ligne Paris-Orléans-Limoges-Toulouse, sur laquelle passait l'Intercités qui a déraillé.
Trois enquêtes ont été lancées pour déterminer l'origine de l'accident de Brétigny-sur-Orge: l'une judiciaire sous l'autorité du parquet d'Évry et deux autres, techniques, menées par la SNCF et le Bureau enquête sur les accidents de transport terrestre (BEA-TT).
Information judiciaire
Une information judiciaire pour homicide et blessures involontaires a été ouverte le 24 juillet dernier. Près de deux mois après la catastrophe, certaines victimes, encore sous le choc, se sentent aujourd'hui abandonnées. Plusieurs d'entre elles ont décidé de se constituer parties civiles, afin de pouvoir accéder au dossier. Pour ces victimes, les séquelles sont avant tout psychologiques.
Une réunion d'information devrait se tenir le 28 septembre prochain, en présence du parquet, de la SNCF et de RFF, pour informer les victimes.
Sept personnes ont perdu la vie dans le déraillement du train Intercités 3657, le 12 juillet en gare de Brétigny-sur-Orge. Parmi elles, deux passagers originaires du Limousin et quatre habitants de l'Essonne, qui se trouvaient sur le quai au moment du drame. Une septième victime est morte des suites de ses blessures le 29 juillet dernier.