Braqueur repenti, Lucas "pensait à l'évasion 24 heures sur 24"

DOCUMENT BFMTV - "Rien ni personne" ne le ferait renouer avec son ancien mode de vie. Ancien braqueur récidiviste, évadé six fois de prison, Lucas témoigne sur notre antenne de son ancienne vie faite d'évasions et de cavales aux scénarios rocambolesques.

Sa vie était un roman, mais ça, c'était avant. Avant, qu'il ne se range des voitures, comme on dit dans le milieu. Lucas, qui témoigne anonymement sur notre antenne, est un ancien braqueur, aujourd'hui repenti. Il aura passé la moitié de son existence derrière les barreaux en prison. A l'instar de Rédoine Faïd, toujours en cavale après sa spectaculaire évasion héliportée de la prison de Réau, en Seine-et-Marne, Lucas était un autre spécialiste de la belle. Au cours de sa carrière de malfaiteur, il aura réussi à s'évader de sa cellule à six reprises.

"Je pensais à l'évasion 24 heures sur 24, jour et nuit. Les personnes derrière la porte ne pensaient à l'évasion que le temps de leur service. Donc j'étais automatiquement gagnant", explique Lucas.

Pas de récit d'hélicoptère ni de tunnel patiemment creusé pour passer sous les murs des établissements où il a été détenu, mais l'ex-braqueur a montré une incroyable audace. "J'ai tout essayé, commence-t-il. Comme l'évasion classique avec le petit morceau de lame de scie, couper des barreaux qui faisaient quatre centimètres de diamètre. Impressionnant. Ou escalader les murs de la prison avec un drap et un tabouret."

Caché en pleine lumière

A l'issue de chacune de ses cavales, Lucas s'est fait attraper à la suite, dit-il, d'une erreur qu'il aurait commise. Mais il reste persuadé qu'il ne faut pas chercher à tout prix à se cacher, mais au contraire, trouver refuge en pleine lumière, dans une espèce de normalité passe-partout de celui qui n'a rien à cacher.

"La meilleure façon de se cacher, c'est d'être en plein jour. J'ai été photographe officiel d'une gendarmerie. J'ai même réussi à me faire élire maire d'un petit village. Alors que j'étais recherché", raconte-t-il, un peu goguenard.

Comment a-t-il subvenu à ses besoins et dépenses pendant ces périodes de cavales? "Je ne travaillais pas, je faisais des braquages", révèle-t-il. Il gagnait sa vie "à la sueur de [son] calibre". Libéré en 2013, Lucas assure que "rien, ni personne" ne le ferait renouer avec son ancien mode de vie. Une nouvelle vie dans laquelle il n'est plus recherché par personne.

D. N. avec Sarah-Lou Cohen