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Police-Justice

Attentat de Paris: en 2019, l'assaillant disait entendre en prison "la voix des jihadistes du Bataclan"

Des policiers qui travaillent sur la scène de l'attentat de Paris le 2 décembre 2023

Des policiers qui travaillent sur la scène de l'attentat de Paris le 2 décembre 2023 - Dimitar DILKOFF / AFP

INFO BFMTV. L'homme arrêté après l'attaque au couteau perpétrée près de la tour Eiffel à Paris samedi soir, avait dit en 2019 pendant sa détention entendre "la voix des jihadistes du Bataclan" lui demandant "de passer à l'acte".

Armand R., l'assaillant arrêté après l'attentat au couteau qui a fait un mort et deux blessés samedi 2 décembre à Paris, a tenu en 2019 des propos troublants lors de sa détention pour un projet déjoué d'attaque à La Défense, le quartier d'affaires de l'ouest de Paris, selon des informations de BFMTV.

En juillet 2019, alors qu'il purgeait sa peine, l'assaillant lance à un surveillant pénitentiaire, au moment de la distribution des repas du soir: "Gradé, il y a du sale qui me passe par la tête. J'entends la voix de toutes les personnes écrouées pour terrorisme. J'entends même la voix des jihadistes du Bataclan me demandant de passer à l'acte. Je suis perdu et je ne sais plus qui je suis."

"J'ai envie d'égorger mes parents à la sortie. (...) Ma date de libération est proche, et je ne sais pas où j'en suis. Je vais finir par passer à l'acte", a-t-il ajouté, selon un document judiciaire que BFMTV a pu consulter.

Un protocole strict dans la foulée

À la suite de cet incident, le directeur de la prison va dès le lendemain demander que soit mis en place un protocole tres strict. "Au regard du potentiel comportement agressif de l'interessé attesté par (ces) propos (...) du risque de passage à l'acte violent envers un personnel ou un tiers", une note de service précise que l'ouverture de sa cellule devra se faire imperativement en presence d'un gradé et de deux agents, équipés de leur gilet pare-lame.

Cet incident explique aussi en partie le fait que le suivi judiciaire d'Armand R. à sa sortie de prison ait été resserré jusqu'à la fin de la mise à l'épreuve, et que la surveillance administrative ait continué ensuite, après mars 2023.

Plusieurs faits marquants

Ce n'est pas le seul fait marquant durant sa détention. Toujours selon nos informations, dans la nuit du 15 au 16 avril 2019, Armand R. avait fait une crise d'angoisse en cellule, et avait dit au médecin le lendemain qu'il était convaincu que l'administration pénitentiaire voulait l'empoisonner à travers les repas.

Il avait également exprimé des pensées suicidaires. Une vigilance renforcée avait été mise en place, mais aucun risque auto-agressif n'avait été détecté.

Alexandra Gonzalez et Mélanie Vecchio