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Police-Justice

Attaque de policiers à Viry-Châtillon: 11 suspects interpellés et placés en garde à vue

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Une nouvelle vague d'interpellations a eu lieu mardi matin dans le quartier de la Grande Borne, à quelques pas des lieux de l'agression dont ont été victimes quatre policiers à Viry-Châtillon en octobre dernier. Neuf personnes ont été arrêtées dans le cadre de cette enquête. Deux autres l'ont été en Essonne et en Seine-et-Marne.

L'enquête progresse. Onze personnes, âgées de 17 à 19 ans, ont été interpellées et placées en garde à vue mardi matin dans le cadre des investigations sur l'attaque de policiers à Viry-Châtillon, en Essonne, en octobre dernier. Le parquet a précisé que ces interpellations se sont déroulées sans incident. Leur garde à vue peut durer jusqu'à 96 heures.

Dès 6 heures du matin, des opérations, menées par la sûreté départementale de l'Essonne, ont conduit à l'interpellation de neuf personnes dans le quartier de la Grande Borne, entre les communes de Viry et Grigny, à proximité du lieu de l'agression des quatre policiers. Les deux autres ont été arrêtées à Etampes et en Seine-et-Marne.

"Les perquisitions qui ont eu lieu ont donné lieu à des saisies de téléphones portables et de matériels informatiques mais aucun autre élément, ni arme, ni produit stupéfiant, n’a été saisi dans le cadre des investigations", a ajouté Eric Lallement, le procureur de la République d'Evry.

Connus des services de police

Parmi les onze personnes interpellées, neuf sont majeures et deux mineures. Elles sont entendues dans plusieurs commissariats du département. Il s'agirait d'une bande d'individus qui se connaissent tous et qui sont connus des services de police, selon une source policière. L'un d'entre eux a déjà fait l'objet d'une condamnation par un tribunal pour enfant, a indiqué le procureur de la République d'Evry.

Dans le cadre de l'enquête, qui repose sur des écoutes téléphoniques et des enquêtes de voisinage, un adolescent de 17 ans, soupçonné d'avoir participé à la confection des cocktails Molotov utilisés lors de l'agression, avait été mis en examen et écroué début décembre, avant d'être remis en liberté. Un second mineur âgé de 15 ans, soupçonné aussi d'avoir participé à la fabrication des engins incendiaires, avait été placé sous le statut de témoin assisté, intermédiaire entre la mise en examen et l'état de simple témoin.

"Réponse pénale ferme"

"C'est une grande satisfaction de voir enfin ces interpellations après ces quatre mois d'enquête", s'est réjouit Fabien Lefebvre, du syndicat UNSA-Police. L'attaque de Viry-Châtillon, qui avait fait deux blessés graves et deux blessés légers, a déclenché un vaste mouvement de protestation des policiers dans toute la France. "La colère s'est calmé mais les collègues sont encore à vif", poursuit le syndicaliste qui appelle "à une réponse pénale ferme" à l'encontre des suspects. 

"Il veut que ces gens reçoivent une sanction qui doit être à la hauteur du crime qu’ils ont commis. C’est une condamnation qui devra être lourde parce que l’agression est véritablement insupportable", surenchérit Me Laurent-Franck Lienard, avocat de l'un des policiers agressés.

Depuis l'agression des quatre policiers, qui avaient pour mission de surveiller une caméra de vidéosurveillance à un carrefour avant d'être pis pour cible par une quinzaine d'individus à coups de cocktails Molotov, des CRS ont été déployés dans le quartier. Trente agents ont également renforcé les effectifs des compagnies de sécurisation et d'intervention. "Nous demandons un renfort de 100 gardiens de la paix pour re-remplir nos commissariats en Essonne", conclut Fabien Lefebvre.

Justine Chevalier avec C.H.A et AFP