"Après le battle des rappeurs, c'est le battle des avocats" déplore le conseil de Kaaris

Même sanction pour tous. Vendredi soir, les rappeurs Booba et Kaaris ainsi que les autres personnes impliquées dans la rixe d'Orly, ont été placés en détention provisoire, en attendant leur procès fixé au 6 septembre prochain. L'avocat de Kaaris, David-Olivier Kaminski, a dénoncé ce samedi sur notre antenne, une décision perçue comme une "injustice", par le rappeur, ajoutant que Booba était l'agresseur et Kaaris l'agressé.
"Kaaris a vécu son incarcération comme une injustice. Depuis le début de cette garde à vue, après un battle de rappeur, on a un battle d’avocats qui ont complètement déformé la réalité du dossier. On y a eu accès et les choses sont simples", a assuré David-Olivier Kaminski, expliquant que le rappeur Booba avait porté les premiers coups à son rival, après l'avoir invectivé dans le hall de la zone d'embarquement d'Orly. Il a également tenu à préciser que Booba et ses "coéquipiers" étaient 6 alors que Kaaris et les siens étaient au nombre de quatre.
"La seule solution pour se faire entendre c’est la demande de remise en liberté"
Dans cette affaire, les deux camps se renvoient la balle. Yann Le Bras, l'avocat de Booba assure que son client est bel est bien la victime de cette rixe. Seul point d'entente entre les deux avocats, l'étonnement de voir leurs clients et leurs comparses partir en détention: "Deux points importants: Aucune personne extérieure aux deux groupes n’a été blessée. Aucun protagoniste n’est gravement blessé. Pour autant, chacun part en détention ce soir. Il y a un décalage", a expliqué Yann Le Bras, l'avocat de Booba.
David-Olivier Kaminski, l'avocat de Kaaris a assuré qu'il allait demander la libération de son client: "Quand vous plaidez non coupable, quant au fond vous n’avez pas choisi cette situation, que vous vous défendez, la seule solution pour se faire entendre c’est la demande de remise en liberté", a-t-il expliqué, déplorant que le tribunal ait décidé de "mettre tout le monde dans le même sac". "La justice doit faire du cas par cas et individualiser, ce qu'elle n'a pas souhaité faire vendredi soir", accusant également la justice de s'être fait "le relais des réseaux sociaux".
Les avocats des deux parties jugent la mise en détention provisoire sévère
"Le tribunal s’est fait l’auxiliaire de justice de la préfecture de police donc de l’ordre public. C’est très bien mais ce n’est pas forcément une œuvre de justice. Faire œuvre de justice, c’est faire la distinction entre d’un côté les agresseurs, et de l'autre les agressés", a-t-il assuré.
Les avocats des deux parties ont dénoncé la sévérité de la décision. Vendredi soir, le procureur avait demandé la mise en détention provisoire de sept des protagonistes, souhaitant une remise en liberté sous contrôle judiciaire pour quatre autres intervenants de la rixe d'Orly. Une décision qui n'a pas été suivie par le tribunal, qui a préféré envoyer tout le monde en détention provisoire, malgré le casier vierge de plusieurs des accusés.