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Police-Justice

Angela,13 ans, tuée il y a un an à Sept-Sorts: "il faut que justice nous soit rendue"

Sasha et Betty Jakov, les parents d'Angela tuée à Sept-Sorts lors d'une attaque à la voiture-bélier.

Sasha et Betty Jakov, les parents d'Angela tuée à Sept-Sorts lors d'une attaque à la voiture-bélier. - Capture BFMTV

Le 14 août 2017, un homme de 32 ans fonçait avec sa voiture sur une pizzeria à Sept-Sorts, en Seine-et-Marne. Une adolescente de 13 ans était tuée sur le coup. 15 personnes avaient été blessées dont le père et le frère d'Angela.

Depuis un an, chaque jour, c'est le même drame qui se repasse dans leur tête. Ce 14 août 2017 au soir, la famille Jakov dînait sur la terrasse de la pizzeria Cesena à Sept-Sorts, en Seine-et-Marne quand David Patterson, un homme de 32 ans, lance sa voiture droit sur l'établissement. Angela, 13 ans, la fille de la famille ne survit pas à cette attaque. Son père et son frère, âgé de 4 ans, sont également grièvement blessés, tout comme treize autres personnes. 

"Il n’y a pas un instant où je ne vois pas cette image, souffle dans un sanglot Betty Jakov, la mère d'Angela. Ça commence par le moment où on s’est retourné et on a vu le véhicule foncer sur nous. On a réalisé qu’on était dans sa ligne de mire. Après, il y a la scène où je vois ma fille partie. Après, il y a la scène où les secouristes essaient de la sauver tant bien que mal. Je vois l’annonce du médecin qui me dit 'Je ne vais pas vous mentir Mme Jakov, on a dû mal à faire revenir le coeur de votre fille'."

"Il a tout détruit"

Depuis un an, le quotidien de Sasha, Betty et de leurs deux garçons a été bouleversé. "Notre quotidien ne ressemble plus à notre vie d’avant, poursuivent-ils. Il est entre rendez-vous d’hôpitaux, de psychiatres, de psychologues, centre de rééducation, cimetière..."

"Je ne sais pas si toute notre colère va ressurgir, surgir parce que nous l’avons en nous. Ce n’est pas parce que, un an, deux ans ou trois ans vont passer. Je pense que la colère sera même plus grande", conclut Betty Jakov, en attente d'un procès. "Il faut que justice nous soit rendue, car nous sommes victimes d’une injustice."

Ce mardi 14 août, Sasha et Betty Jakov organise une cérémonie d'hommage devant la pizzeria où s'est produit le drame afin que l'on oublie pas leur fille tuée brutalement. "Jamais je ne pourrai accepter la perte de notre fille. Jamais, confie la mère de l'adolescente. On est amputé. Quelqu’un d’amputé ne peut pas revoir sa jambe ou son bras." Son père abonde: "Sa chambre, reste sa chambre. Si je change de maison, je ferai une chambre pour Angela. Elle vivra toujours avec nous." 

"Les cicatrices psychologiques ne s’effaceront jamais, poursuit Betty Jakov, digne mais meurtrie. Elles s’accroissent. Le manque et le vide sont plus grands. Il a tout détruit. Je ne vois pas d’autre mot."

"Un attentat"

David Patterson, 32 ans, a été mis en examen pour "meurtre aggravé par la minorité de la victime", "tentative de meurtre aggravée par la minorité de la victime", "tentative de meurtre", "dégradation ou détérioration par l'utilisation d'un moyen dangereux pour les personnes" et "conduite après usage de produits stupéfiants". La piste terroriste avait été écartée malgré le mode opératoire. Reconnu dépressif, la responsabilité pénale du meurtrier présumé n'a toutefois pas été, pour le moment, mise en cause. Le combat de la famille Jakov repose désormais sur la reconnaissance d'une attaque préparée, voulue.

"L’enquête avance bien mais notre combat est de démontrer la préméditation parce qu’on ne peut pas parler d’un geste non intentionnel ou d’un accident de voiture, martèle Betty Jakov. Non, tout cela a été calculé. Il a loué sa voiture. Il a intenté à notre vie. C’est un attentat. C’est délibéré, c’est volontaire, tout ça est volontaire. Monsieur voulait qu’on entende parler de lui, bravo. Toute ma vie je me battrai pour que l’on n' oublie pas ma fille. Elle a été assassinée gratuitement, il n’y a pas d’autre mot."
J.C. avec Antoine Heulard