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Voiture-bélier à Sept-Sorts: une "imitation de gestes terroristes", selon un psychiatre

Le lieu du drame à Sept-Sorts a été complètement bouclé.

Le lieu du drame à Sept-Sorts a été complètement bouclé. - Capture BFMTV

Selon Samuel Lepastier, psychiatre contacté par BFMTV, le conducteur de la voiture-bélier serait atteint d'une dépression le poussant au crime. En garde à vue, le suspect a reconnu avoir voulu se suicider il y a quelques jours.

Dans les heures suivant son interpellation, le conducteur de la voiture qui a foncé lundi soir sur la terrasse d'une pizzeria de Sept-Sorts, tuant une personne et en blessant treize autres, est rapidement apparu, selon l'expression du porte-parole du ministère de l'Intérieur, comme un homme au profil "instable".

Si, d'après une source policière citée par l'AFP, les propos du gardé à vue "ne permettent pas d'établir son mobile" pour l'instant, ce dernier a déclaré avoir tenté de mettre fin à ses jours la semaine dernière.

Dépression

Sur notre antenne, le psychiatre Samuel Lepastier analyse les ressorts mentaux qui ont pu conduire cet homme de 32 ans à commettre ce geste. "Dans tout suicide, il y a une volonté de meurtre. Généralement, le suicidé retourne ce désir de mort contre lui-même. Ici, nous sommes dans une forme assez particulière", explique le médecin.

"Je suppose que cette personne était atteinte d’une forme de dépression que l’on appelle une "mélancolie", c’est-à-dire quelqu’un qui se sent criminel, qui se sent condamné à mort, et qui, d’une certaine façon pour justifier sa position, se met à tuer. En somme, le remord précède le crime."

Mimétisme

D'après le psychiatre, une forme de mimétisme avec les attaques terroristes à la voiture-bélier a pu jouer un rôle dans le choix de ce mode opératoire. Quelques jours seulement après l'attaque de Levallois-Perret, lors de laquelle un homme a foncé en voiture sur des militaires, cette mise en scène du suicide serait une manière d'attirer l'attention.

"Sachant que c’est un crime, sachant que c’est spectaculaire, que c’est une imitation de gestes terroristes, évidemment, ça donne un impact important au sien. Ça montre qu’il n’est pas n’importe quel criminel, qu’il n’est pas n’importe quel suicide", analyse le psychiatre.

Selon une source policière, la personne interpellée avait par ailleurs ingéré une "quantité importante de médicaments" au moment des faits.
Louis Nadau