Agression d'un boucher bio: deux militants condamnés à 3 et 6 mois de prison avec sursis

Les deux jeunes étaient jugés au tribunal correctionnel de Paris. - AFP
Un jeune garçon de 21 ans a été condamné à 6 mois de prison avec sursis après avoir été reconnu coupable de violences sur un boucher bio qui a été agressé le 4 mai dernier au marché Saint-Quentin, dans le Xe arrondissement de Paris, lors d'une opération de militants antispécistes menée par l'association 269 Life France. Ludivine B., une autre militante, a été condamnée à 3 mois de prison avec sursis. Ils doivent également verser 5.000 euros à la société appartenant au boucher. Ce dernier, Steevens Kissouna, recevra également 2500 euros au titre du préjudice corporel et 2.000 euros au titre du préjudice moral.
Le 4 mai dernier, une quinzaine de militants antispécistes, qui estiment qu'il n'y a pas de hiérarchie entre les espèces et donc entre les hommes et les animaux, se sont rassemblés à proximité du marché couvert, avant de s'y rendre pour jeter du faux-sang sur le premier stand de boucherie, celui d'un boucher bio de 33 ans installé il y a moins d'un an. Ils ont déversé leurs bouteilles de liquide rouge sur son étal et sur la marchandise.
7 jours d'ITT
Au cours de cette opération de l'association 269 Life France, le commerçant Steevens Kissouna a reçu un coup dans les côtes et était tombé au sol. Ce sont ses collègues du marché qui avaient repoussé les militants vegans à coup de seaux et de jet d'eau. La fromagère du marché Saint-Quentin, venue au procès qui s'est tenu le 4 juin dernier, avait reconnu le jeune homme de 21 ans comme étant l'auteur du coup porté à Steevens Kissouna.
Le boucher de 33 ans s'est vu prescrire 7 jours d'Incapacité temporaire de travail (ITT) à la suite de cette agression. Lors de l'audience, il avait raconté être suivi et être toujours sous traitement pour apaiser ses angoisses. Son avocate, Me Carine Kalfon, avait estimé qu'un "degré supplémentaire dans la violence" avait été passé avec cette agression, estimant que les militants "détestent" les bouchers.
Lors de leur procès, Pierre-Antoine C. et Ludivine B. ont présenté leurs excuses et exprimé leurs regrets. Ces deux jeunes sensibles à la cause animale assurent être pacifiques et avoir été dépassés par les événements. Ils ne savaient pas que jeter du faux sang constituait une infraction, ont-ils dit. Ils ont reconnu avoir versé du faux sang sur l'étal et la marchandise du boucher bio, mais ont rejeté les accusations de violences.