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Police-Justice

Affaire Grégory: les avancées technologiques ont permis la poursuite de l'enquête

L'affaire Grégory a été relancée ce mercredi avec l'interpellation de trois personnes suspectées d'avoir assassiné le petit garçon. L'enquête, qui suit son cours depuis 32 ans, a plusieurs fois été fermée avant d'être rouverte. Et ce grâce aux avancées technologiques et à la perspicacité des parents Villemin.

C'est une enquête qui n'a jamais pris fin. En octobre 1984, le petit Grégory est retrouvé mort dans les eaux de Vologne, dans les Vosges. Ses mains et ses poings sont liés avec des cordelettes. Près de 33 ans plus tard, l'enquête est encore ouverte pour tenter de découvrir le coupable. Et ce en partie grâce à la perspicacité des époux Villemin, parents de l'enfant qui était âgé de quatre ans.

"En 2008, ils se sont battus pour que les choses bougent et ils ont obtenu du procureur général de Dijon que de nouvelles analyses ADN soient effectuées, notamment sur le pantalon de Grégory (…) et il y a toujours eu des prolongations, des actes d'instruction nouveaux qui ont fait que le temps de prescription des 10 ans en matière criminelle a été reporté", a expliqué Dominique Rizet, spécialiste police-justice BFMTV.

L'affaire avait été rouverte en 1999, puis en 2008, pour tenter de confondre d'hypothétiques traces d'ADN sur les scellés. Certains mélanges génétiques ont pu être isolés, et étaient en cours de comparaison avec les prélèvements sur des personnes figurant dans le dossier. Mais cela n'a pas suffi.

C'est le "retravail du dossier sur la base des contradictions qui a fait ressortir des éléments qui peuvent mettre en difficulté tel ou tel témoin qui aurait menti, et l'obliger cette fois-ci à faire surgir une vérité qui se cache depuis 30 ans", a expliqué sur BFMTV Maître Didier Seban, avocat pénaliste. Mais la perspicacité des parents du petit Grégory n'est pas la seule raison à la prolongation de l'enquête.

Les avancées technologiques font avancer l'enquête

Les avancées des nouvelles techniques d'enquête ont permis d'analyser les indices sous un nouvel angle, bien plus précisément. 

"De l'ADN qu'on ne pouvait pas trouver il y a 10 ans, on peut la trouver aujourd'hui parce qu'une simple trace, une trace infime, peut parler", a expliqué Maître Didier Seban.

L'avocat pénaliste a également affirmé que l'on pouvait "faire parler une fibre de vêtement et découvrir des choses à l'analyse microscopique qu'on ne pouvait pas découvrir il y a 30 ans". La raison pour laquelle "dans ce genre de dossiers, il ne faut jamais abandonner parce qu'il y a eu quand même la mort d'un petit garçon de 4 ans et qu'on doit la vérité à sa famille, à ses proches à ceux qui l'ont connu".

Julie Breon avec AFP