A Gentilly la "planque" d'Amédy Coulibaly livre ses premiers secrets

Amedy Coulibaly dans un montage vidéo de sept minutes, où il revendique son appartenance à Daesh. - Off TV - AFP
Les voisins de la "planque" d'Amédy Coulibaly, située dans un quartier résidentiel de Gentilly, dans le Val-de-Marne, ne se doutaient de rien. "Le monde entier en parle, il est en face de chez nous, mais on a rien vu", concède une voisine de ce que les enquêteurs considèrent comme étant une possible "planque" d'Amédy Coulibaly, le tueur de Montrouge et de Vincennes.
Les enquêteurs ont découvert le lieu dans la nuit de samedi à dimanche lors d'une série de perquisitions nocturnes. Un appartement déniché notamment en faisant parler ses relevés téléphoniques et les bornes activées par son téléphone. Mais également, selon une source proche de l'enquête, à la faveur du "tuyau" d'un témoin qui aurait reconnu Coulibaly.
Un arsenal de guerre
Ce dernier aurait pu s'être établi dans ce logement dès le 4 janvier. A l'intérieur, les forces de police ont retrouvé une carte Vitale et une carte d'identité à son nom, de même que quatre pistolets Tokarev, un revolver, des munitions, des téléphones, des bombes lacrymogènes, un gyrophare, un gilet tactique et des jumelles. Deux pistolets Tokarev, deux kalachnikovs ou encore des bâtons d'explosif avaient été découverts dans le supermarché, Hyper Cacher de la porte de Vincennes.
Dans ce quartier calme et résidentiel, le terroriste a peut-être enregistré sa dernière vidéo de sept minutes, en cours d'authentification, sur laquelle il pose avec des armes et se revendique de l'Etat islamique.
Pourquoi ces cibles?
Les enquêteurs en sont maintenant certains, c'est bien l'un des pistolets Tokarev qui a servi à tirer sur le joggeur de Fontenay-aux-Roses. Amédy Coulibaly voulait-il tester son arme? Impossible à dire en l'état. Il est aussi soupçonné d'avoir fait exploser un véhicule à Villejuif alors qu'il revendique un attentat à la voiture piégée, mais cette corrélation reste à confirmer.
Le Premier ministre Manuel Valls a évoqué lundi matin sur BFMTV cette hypothèse que Coulibaly avait "sans doute un complice" et que "la traque se poursuit". Une traque qui concerne aussi au premier chef la compagne, présentée comme son épouse au titre d'un seul mariage religieux, Hayat Boumeddiene. Celle-ci serait partie cinq jours avant le début des événements vers la Turquie ou la Syrie.
Déjà saisi de l'enquête sur l'attaque de Charlie Hebdo, sur les tueries de Montrouge et de Vincennes notamment, le parquet de Paris a également récupéré dimanche les investigations sur les tirs contre le joggeur de Fontenay-aux-Roses et sur l'explosion d'une voiture Villejuif.