14 personnes demandent réparation à l'Église de France pour les agressions sexuelles d'un prêtre polonais

Illustration d'une église - RMC
14 personnes se sont adressées à l'instance ad hoc de l'Église de France pour obtenir réparation de violences sexuelles présumées perpétrées en France par un prêtre polonais il y a plusieurs décennies, et révélées vendredi par Le Parisien, a indiqué Marie Derain de Vaucresson, la présidente de l'Instance nationale indépendante de reconnaissance et de réparation (Inirr).
Il s'agit de 13 hommes, victimes présumées dans le cadre du petit séminaire polonais de Paris, et d'une femme, qui étaient mineurs à l'époque des faits et qui aujourd'hui "habitent tous en Pologne", un seul parlant français, a-t-elle ajouté.
"La question pour nous est de savoir si ce petit séminaire et les prêtres qui s'y trouvaient dans le cadre de la mission polonaise à Paris sont sous la responsabilité de l'Église de France" a expliqué Marie Derain de Vaucresson.
Mais "on ne peut pas laisser en rase compagne les personnes victimes, et on cherche une réponse", a-t-elle assuré. "Cette question a une dimension internationale indéniablement" ce qui "oblige l'Église à réfléchir aussi de cette façon", a-t-elle ajouté, estimant que "le Vatican, avec cette dimension internationale, ne peut pas ne pas s'en emparer".
"Des attouchements, il y en a eu, oui"
Selon Le Parisien, ce prêtre proche du pape Jean-Paul II a agressé sexuellement les élèves du petit séminaire polonais de Paris dont il avait la charge des années 1960 jusqu'à la fermeture de l'établissement en 1988.
Dans une interview à Ici Auxerre, l'homme âgé de 90 ans et qui vit dans l'Yonne, reconnaît avoir commis des agressions sexuelles sur des enfants. "Des attouchements, il y en a eu, oui", et les faits ont duré "trois ou quatre ans", a déclaré le prêtre.
Ce dernier, retiré, est hébergé par l'église à Saint-Valérien (Yonne), a indiqué à l'AFP le diocèse de Sens-Auxerre, disant qu'il s'agissait là d'un "devoir" de l'institution. Contacté, l'actuel prêtre de la paroisse, Nicolas Biagui, a indiqué ne pas souhaiter s'exprimer sur le sujet. Le diocèse de Sens-Auxerre a assuré qu'il n'avait "aucune trace" des faits dans le dossier du prêtre Eugène Pleter et affirme n'avoir reçu aucun signalement.
Créée en 2022 et financée par un fonds abondé par l'Église de France, l'Inirr recueille les témoignages de victimes et propose une réparation financière pouvant aller jusqu'à 60.000 euros.