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Poitiers

Un ex-dirigeant de la police de Poitiers condamné pour des agressions sexuelles sur d’anciens scouts

Un policier (illustration)

Un policier (illustration) - AFP

L’ancien numéro 2 de la police de Poitiers et ex-responsable des Scouts de France était jugé en appel pour des attouchements sur trois anciens scouts.

Un ancien cadre de la police de Poitiers (Vienne) était jugé en appel pour agressions sexuelles sur de jeunes hommes. Il a été condamné, mercredi 6 novembre, à 18 mois de prison avec sursis pour des attouchements sur trois anciens scouts, tous majeurs, a-t-on appris auprès des parties au procès. À l'audience, le 23 septembre dernier, l'avocate générale avait requis cinq ans de prison dont quatre avec sursis.

La cour d'appel de Poitiers a cependant infirmé la relaxe prononcée en première instance par le tribunal correctionnel de La Rochelle et condamné l’homme. Elle ne s’est toutefois pas prononcée sur son inscription au fichier des auteurs d'infractions sexuelles ou violentes (FIJAIS), comme cela était réclamé par le ministère public.

Me Lionel Béthune de Moro, avocat de l'ancien commandant de police, a indiqué à l'AFP qu'il comptait se pourvoir en cassation, se disant "abattu mais pas surpris" face à un "sentiment de traquenard judiciaire".

Les faits ont eu lieu dans les années 2000

Ancien numéro 2 de la police de Poitiers, J.-C. M. était également responsable chez les Scouts de France. C'est dans ce contexte qu'il a connu plusieurs jeunes hommes, qui l'ont accusé d'agressions sexuelles à la suite de soirées arrosées dans les années 2000, souvent alors qu'ils partageaient le même lit que leur ancien chef scout, de vingt ans leur aîné. Un quatrième ancien scout n'a pas fait appel de l'ordonnance de non-lieu le concernant.

"La cour d'appel de Poitiers a rendu leur honneur aux victimes", a réagi auprès de l'AFP Me Benoît Chabert, avocat d'une des parties civiles. "C'est la victoire du courage des victimes qui ont tenu bon malgré les obstacles. Pour y arriver, j'ai dû déplacer des montagnes en raison de la qualité de policier influent localement de J.-C. M. et du genre masculin des victimes", a-t-il fait valoir.

“La qualité de numéro 2 de la police de la Vienne, une présomption de culpabilité”

De son côté, Me Lionel Béthune de Moro a réfuté tout traitement de faveur concernant son client, soulignant "au contraire" qu'on lui avait retiré sa qualité d'officier de police judiciaire à la suite de sa mise en examen, avant même sa condamnation prononcée mercredi.

"Je trouve qu'il a eu un sort judiciaire et médiatique qui est quand même peu enviable", a-t-il plaidé, dénonçant une condamnation "qui fait la part belle à l'émotion". "On a l'impression que la qualité, justement, de numéro 2 de la police de la Vienne a fait que c'était presque une présomption de culpabilité."

Emma Allamand avec AFP avec AFP