Reims: un policier condamné à quatre ans de prison pour vol et agression sexuelle

L'intérieur du palais de justice de Reims, le 9 mars 2018. - FRANCOIS NASCIMBENI
Un jeune policier rémois jugé pour vol et agression sexuelle dans l'exercice de ses fonctions a été condamné ce mercredi 23 octobre à quatre ans de prison dont deux fermes par le tribunal correctionnel de Reims (Marne).
Le parquet avait requis quatre ans, dont trois ans ferme. Une obligation de soins ainsi qu'une peine complémentaire d'interdiction définitive d'exercer la profession de policier ont également été prononcée. Comparaissant libre, il a été placé sous mandat de dépôt.
Père de famille de 27 ans
Membre d'un équipage de police secours, le gardien de la paix de 27 ans, père de famille, a été reconnu coupable de deux séries de faits en l'espace de neuf mois. Les premiers remontent au 27 novembre 2023 lorsqu'il est intervenu avec deux autres collègues dans le cadre d'un conflit impliquant un père de famille alcoolisé et armé d'un couteau.
Son épouse, une mère de quatre enfants originaire du Kosovo, avait accusé le policier de l'avoir isolée dans une pièce, de lui avoir dérobé 250 euros et de lui avoir dit de se déshabiller, en lui touchant les seins. Une enquête de l'IGPN avait été déclenchée.
La deuxième victime est une Roumaine de 20 ans. En tenue, le policier s'est présenté seul chez elle et lui a fait signe de soulever sa robe. Face à son refus, il était parti. La victime avait pris une image de son visage.
"Je ne sais pas expliquer comment je peux être victime de ces deux accusations", s'est défendu le policier, contestant "formellement" les faits.
Ces deux femmes "ont une chose en commun: elles sont dans une situation de fragilité, ce qui en fait des cibles faciles", a résumé Me Agnès Mercier, avocate de la première victime, repartie vivre au Kosovo.
"Il n'y a pas de fumée sans feu"
À l'inverse, l'avocat de la défense, Me Mourad Benkoussa a pointé des contradictions dans les témoignages. "On va me dire qu'il n'y a pas de fumée sans feu", a-t-il regretté, plaidant pour que le doute profite au policier.
L'audience a révélé que ce dernier, alors qu'il était à l'école nationale de police, avait déjà fait l'objet d'un rappel à la loi pour des comportements déplacés à l'encontre de jeunes filles de sa promotion, et qu'il avait déjà été sanctionné en 2020 à la suite d'une procédure de l'IGPN pour "comportement indigne".
3919: le numéro de téléphone pour les femmes victimes de violences.
Le "3919", "Violence Femmes Info", est le numéro national de référence pour les femmes victimes de violences (conjugales, sexuelles, psychologiques, mariages forcés, mutilations sexuelles, harcèlement...). C'est gratuit et anonyme.
Il propose une écoute, informe et oriente vers des dispositifs d'accompagnement et de prise en charge. Ce numéro est géré par la Fédération nationale solidarité femmes (FNSF).