Le portrait du roi Charles, pourtant gratuit, ne trouve pas preneur dans les administrations

Charles (alors encore prince), le 10 mai 2022 à l'ouverture du Parlement. - HANNAH MCKAY / POOL / AFP
Les administrations britanniques boudent le roi Charles. Le portrait du souverain, dévoilé en janvier 2024 et destiné à orner les murs des institutions publiques comme les hôpitaux, les universités ou les écoles, trouve difficilement preneur.
Ainsi seulement 7,4% des universités et établissements d'enseignement supérieur du Royaume-Uni ont accepté de recevoir un exemplaire du portrait, pourtant gratuit révèle le Times. Parmi les institutions officielles, les plus royalistes sont les gardes-côtes. Les 23 centres du pays ont ainsi tous reçu leur portrait de Charles.
Même les églises anglicanes, dont Charles III est pourtant le chef, boudent le portrait. Seul un quart des églises et un tiers des écoles, ont commandé la photo du roi.
Les ministères se sont par ailleurs montrés beaucoup plus enthousiastes (73% l'ont commandé), que les municipalités et les conseils paroissiaux (30%). Les disparités sont également très importantes entre l'Angleterre, où les institutions se sont équipées à 33,5%, l'Ecosse, 13,7%, le Pays de Galles, 13,8% et l'Irlande du Nord, à peine nd 10,5%.
Uniforme d'amiral
Sur ce portrait, édité à plus de 20.500 exemplaires, le roi Charles III pose dans son uniforme d'amiral de la flotte de la Royal Navy, au château de Windsor.
Ce cliché a été pris par le photographe royal Hugo Burnand, qui a également immortalisé le couronnement et le mariage de Charles et Camilla.
Le nouveau portrait de Charles, est destiné à marquer ce nouveau chapitre de l'histoire du pays. "L'exposition de ce nouveau portrait permet également de rappeler l'exemple donné par notre plus grand fonctionnaire" estime Sir Oliver Dowden, l'ancien vice-premier ministre.
Revenus faramineux
Le coût de l'opération s'élève à 2,7 millions de livres (3,25 millions d'euros), à raison de 131 livres (158 euros) par portrait encadré. Cette opération intervient par ailleurs dans un contexte de crise au Royaume-Uni. Elle s'ajoute au coût du couronnement, dévoilé récemment, qui s'est élevé à 72 millions de livres (87 euros), jugé indécent par les anti-monarchie.
Estimé dans un premier temps, en 2023, à 8 millions de livres, le coût de ces portraits officiels avait indigné les mouvements républicains.
De récentes révélations de la presse britannique ont enfin mis en lumière les revenus faramineux que tirent le roi Charles et son fils le prince William des duchés de Cornouailles et de Lancaster. Des sommes exonérées de certains impôts et émanant souvent de loyers versés par des services publics, écoles, prisons, hôpitaux.
Des informations choquantes au regard de l'état du système de santé britannique, qui souffre d'un terrible manque de moyens.
Les hôpitaux ont d'ailleurs particulièrement boudé le portrait de Charles III. Ils sont moins de 3% à avoir accepté un portrait du roi.