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Gad Elmaleh, la star de "Chouchou" va racheter le cabaret "Chez Michou"

L'humoriste Gad Elmaleh le 4 octobre 2024 au XIXe Sommet de la Francophonie à l'Elysée

L'humoriste Gad Elmaleh le 4 octobre 2024 au XIXe Sommet de la Francophonie à l'Elysée - Thomas Samson

L'emblématique cabaret parisien "Chez Michou", en liquidation judiciaire, va devenir un lieu de comédie et d'humour. Gad Elmaleh en est le nouveau propriétaire.

L'acteur et humoriste Gad Elmaleh a été choisi par la justice pour racheter le fonds de commerce de l'emblématique cabaret parisien "Chez Michou", en liquidation judiciaire, selon le jugement consulté mardi par l'AFP.

En reprenant ce lieu iconique de Montmartre, Gad Elmaleh "en fera un lieu de comédie et d'humour, tout en gardant l'âme des lieux", a expliqué à l'AFP le service de communication de l'acteur, qui n'a cependant pas racheté la marque "Chez Michou".

Le fondateur de l'établissement, surnommé Michou, est décédé début 2020. Le cabaret transformiste a ensuite connu des difficultés financières et a été mis en liquidation judiciaire mi-juillet.

"Gad va en faire un très bel endroit"

Gad Elmaleh, 53 ans, a été choisi par le tribunal de commercer de Paris pour reprendre les lieux, fermés depuis la fin juin avant leur 68e anniversaire, et dont les 23 salariés ont été licenciés.

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Pour Catherine Catty-Jacquart, la nièce de Michou, "Gad Elmaleh va continuer à faire vivre le '80 rue des Martyrs' tombé entre de bonnes mains comme Michou l'aurait aimé. On aurait été malheureux que le lieu devienne autre chose qu'un cabaret".

"Ça ne s'appellera plus 'Chez Michou', mais Gad va en faire un très bel endroit. C'est une très bonne chose de tourner la page, en prenant un virage", a-t-elle déclaré à l'AFP.

Star de "Chouchou"

La reprise par Gad Elmaleh semble logique: figure de l'humour hexagonal, l'artiste a interprété le personnage de "Chouchou", un travesti haut en couleurs et exubérant.

Créé sur scène, il lui a valu l'un de ses plus gros succès en salles avec la comédie Chouchou, où son personnage fréquente notamment un cabaret de la banlieue nord, "L'apocalypse". Le film a réuni 3,8 millions de spectateurs à sa sortie en 2003. Pour ce rôle, Gad Elmaleh a été nommé pour le César du meilleur acteur.

Gad Elmaleh n'est pas le seul humoriste à avoir sa salle de spectacle. Avant lui, Fary, Jamel et Kev Adams ont lancé leur "comedy club".

"Prince bleu de Montmartre"

Avec le fonds de commerce de "Chez Michou", Gad Elmaleh s'offre une adresse internationalement connue, dont l'emblématique fondateur, surnommé "le prince bleu de Montmartre", a inspiré dans les années 1970 La Cage aux folles au comédien et auteur Jean Poiret.

Icônes parmi les plus populaires des nuits parisiennes, Michou et son cabaret étaient devenus des symboles français, aussi prisés que le Moulin Rouge, Le Lido et le Crazy Horse.

"Le cabaret Michou est une grande famille. On se tient les coudes tant que l'on peut mais nous ressentons beaucoup d'amertume", avait confié à l'AFP la nièce de Michou qui avait repris les rênes depuis le décès de son oncle.

"Le cabaret ne me survivra pas"

Berceau du transformisme et plus petit cabaret de Paris, "Chez Michou" présentait un dîner-spectacle avec d'extravagants travestis surnommés les "Michettes", imitant des vedettes de la chanson et du cinéma comme Sylvie Vartan, Annie Girardot, Johnny Hallyday, Mireille Mathieu ou Dalida.

En déficit depuis trois ans, le cabaret a été confronté, selon son ancienne directrice, "aux grèves, manifestations et problèmes de stationnement, surtout pour les autocars", provoquant l'effondrement des réservations.

Shows de drag-queens et spectacles transformistes connaissent pourtant un regain d'intérêt ces dernières années, portés par des établissements qui ont su davantage se tourner vers un public jeune et branché, comme Madame Arthur, également située à Montmartre.

Dans ses mémoires parues en 2017, Michou avait estimé que son cabaret ne devait pas lui survivre. "Je veux que cette maison disparaisse avec moi. Cela peut paraître prétentieux mais le cabaret ne me survivra pas", disait-il alors. Quelques mois avant son décès, il s'était finalement ravisé sous la pression des "Michettes".

J.L. avec AFP