"Le monde du spectacle est divisé": Roselyne Bachelot répond aux critiques de Jérémy Ferrari

Roselyne Bachelot sur BFMTV-RMC, le 17 août 2020. - BFMTV
L'État en fait-il assez pour le monde de la culture? Ce week-end, l'humoriste Jérémy Ferrari a dénoncé dans une lettre ouverte publiée dans Le Parisien le manque d'actions des autorités pour aider les salles de spectacle au bord de l'asphyxie à cause de la pandémie de coronavirus. Il y demande notamment un assouplissement des règles de distanciation sociale, comme dans les bars, les parcs et les plages.
"Alors que dans un théâtre, comme dans un train, comme dans une boutique, le port du masque est facile à mettre en place et l'utilisation de gel facile à imposer, alors que dans un théâtre, comme dans un train, les gens sont disciplinés là où ils le sont beaucoup moins, dans les bars, les parcs et les plages, vous avez tout de même montré la volonté farouche de fermer les théâtres en premier et de les rouvrir en dernier", déplore l'humoriste, avant d'ajouter: "L'ensemble du monde du spectacle est en train d'attendre, dans la peur et en croisant les doigts, que vous réagissiez."
Un argument "recevable" pour Bachelot
Rappelant que le port du masque est "recommandé et pas obligatoire" dans les salles de spectacle, la ministre de la culture Roselyne Bachelot lui a répondu ce lundi matin sur BFMTV. Elle estime que l'argument de Jérémy Ferrari est "tout à fait recevable", mais "il y a toutefois des difficultés"
"Le monde du spectacle est extrêmement divisé dans cette affaire, et en particulier le monde du cinéma, le monde du théâtre, de l'opéra et des concerts", a-t-elle poursuivi.
"Le monde du cinéma tient au fait de pouvoir retirer son masque pendant les séances pour une raison très simple: la confiserie représente une source de revenus importante", a-t-elle expliqué. "Ce que je veux, c'est que, d'abord, on s'entende dans le monde du spectacle. Peut-être faudra-t-il deux législations différentes. Il faut y travailler. Mais, aussi, il faut s'assurer que le port du masque reste fiable."
Un appel aux organisateurs de spectacles
Le Premier ministre Jean-Castex a prolongé cette semaine jusqu'au 30 octobre l'interdiction des rassemblements de plus de 5.000 personnes, sauf dérogation préfectorale. Alors que cette mesure a conduit à l'annulation de plusieurs festivals majeurs cet été, comme Avignon pour le théâtre ou les Vieilles Charrues pour les musiques actuelles, le Puy-du-Fou a pu accueillir jusqu'à 9000 personnes pour un spectacle.
Face à la colère des professionnels et des artistes, Roselyne Bachelot a assuré ce lundi sur BFMTV que ceux qui demanderont la dérogation "l'obtiendront". Elle précise cependant qu'elle ne peut concerner que les spectacles assis: "J'invite les organisateurs de spectacles assis de plus de 5000 personnes qui accepteront les contraintes que nous imposons de nous demander cette dérogation", a indiqué la ministre de la Culture, affirmant que le parc du Puy-du-Fou "n'a bénéficié d'aucun passe-droit".