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"Ils sont rejetés dans le cul de-basse-fosse": Brigitte Bardot apporte son soutien à Nicolas Bedos et Gérard Depardieu

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S'exprimant en exclusivité sur BFMTV sur le mouvement #MeToo et le féminisme à la veille du Festival de Cannes, la star a apporté son soutien aux deux acteurs mis en cause dans des affaires d'agressions sexuelles.

Au micro de BFMTV pour sa première à la télévision en 11 ans, Brigitte Bardot a pris la défense des acteurs Nicolas Bedos et Gérard Depardieu, mis en cause dans des affaires d'agressions sexuelles, à la veille de l'ouverture de la 78e édition du Festival de Cannes.

Interrogée sur son statut de symbole d'émancipation des femmes, Brigitte Bardot a d’abord balayé cette étiquette: "Le féminisme, c’est pas mon truc. Moi, j’aime bien les mecs." Avant d'assurer qu'il n'est pas possible, selon elle, d'aimer les hommes et d'être féministe.

"Regardez ce qu'il se passe actuellement avec Nicolas Bedos, avec Depardieu, avec des gens qui ont du talent, qui sont formidables. Il y en a pas 36 qui ont du talent. Et ceux qui ont du talent qui mettent la main aux fesses d'une fille sont rejetés dans le cul de-basse-fosse", a déclaré la légende du cinéma français, retirée des plateaux depuis plus de cinquante ans.

"On pourrait au moins les laisser continuer à vivre. Ils ne peuvent plus vivre", a affirmé Brigitte Bardot, interrogée de sa maison à Saint-Tropez. "Je crois qu'après ce qu'il leur est arrivé, ils vont pas trouver beaucoup de travail", poursuit-elle.

Des accusations lourdes contre les deux acteurs

En octobre dernier, l'acteur et réalisateur français Nicolas Bedos a été condamné à un an de prison dont six mois avec sursis pour des agressions sexuelles sur deux femmes en 2023. Il a renoncé à faire appel en janvier "dans un souci d'apaisement".

L'une des plaignantes accuse Nicolas Bedos, âgé aujourd'hui de 46 ans, de s'être dirigé vers elle, tête baissée, avant de tendre la main droite au niveau de son sexe, par-dessus son jean, lors d'une soirée en boîte de nuit à Paris, en juin 2023.

Dans son livre, La Soif de honte, paru le 7 mai aux éditions de L’Observatoire, le fils de Guy Bedos fait parler son double littéraire. "Un double maléfique qui, certaines nuits, s’empare de toi et vit dans l’illusion que le monde est un vaste terrain de jeu", écrit-il. Il y évoque aussi son alcoolisme et un viol qu'il aurait subi de la part d'une "personne, très admirée à l'époque" et contre qui il n'a "jamais envisagé de porter plainte".

Gérard Depardieu est quant à lui accusé d'agressions sexuelles sur deux femmes lors du tournage du film Les Volets Verts, en 2021. Fin mars, le parquet avait requis 18 mois de prison avec sursis contre l'acteur et une amende de 20.000 euros, estimant que les agressions dénoncées par les deux femmes étaient bien "intentionnelles". Le jugement doit être rendu ce mardi 13 mai.

Ces dernières années, le monstre sacré du cinéma français a été accusé d'agressions sexuelles par une vingtaine de femmes, mais plusieurs procédures ont été classées pour cause de prescription des faits. La comédienne française Charlotte Arnould a porté plainte pour viol en 2018. Le parquet de Paris a requis un procès à l'encontre de l'acteur.

Malgré tout, Gérard Depardieu est actuellement en tournage dans les Açores pour le nouveau film de son amie, l’actrice et réalisatrice Fanny Ardant, l'un de ses rares soutiens.

Des prises de positions controversées

Ce n'est pas la première fois que Brigitte Bardot prend des positions antiféministes. Souvent critiquée pour son rejet du féminisme, l'ancienne actrice de 90 ans avait notamment pris la parole dans le sillage de l'affaire Weinstein et du mouvement MeToo en 2018 pour critiquer la vague de dénonciations de harceleurs par des actrices, la jugeant "hypocrite, ridicule, sans intérêt".

En 2020, Brigitte Bardot avait également apporté son soutien au réalisateur franco-polonais Roman Polanski, accusé de plusieurs agressions sexuelles, dont certaines sur mineures.

En 2006 déjà, elle confiait à Mireille Dumas: "J'ai vécu comme j'avais envie de vivre, comme je le ressentais, en me foutant pas mal de la libération de la femme. Les bonnes femmes, maintenant, sont très malheureuses parce qu'elles sont trop libérées."

Steven Bellery avec Carla Loridan