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Rima Abdul Malak "choquée" par les propos "extrêmement graves" de Gérard Depardieu en Corée du Nord

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La ministre de la Culture Rima Abdul Malak a dénoncé ce mercredi 13 décembre les propos "extrêmement graves" tenus par Gérard Depardieu en 2018 lors d'un voyage en Corée du Nord avec Yann Moix.

Le monde de la culture toujours sous le choc. Près d'une semaine après la diffusion de propos obscènes de Gérard Depardieu dans Complément d'enquête sur France 2, la ministre de la Culture s'est dite "choquée" ce mercredi 13 décembre sur Franceinfo par la séquence de trois minutes.

"Ils sont dits sur le ton de la blague et de la provocation alors qu’ils sont extrêmement graves, a souligné Rima Abdul Malak. Ils sont d’une violence terrible, qui sont contraires à la dignité même de l’être humain et au respect des femmes et des enfants."

La ministre défend la "liberté de création"

Mis en examen pour viols et agressions sexuelles, l'acteur a été filmé en 2018 lors d'un voyage en Corée du Nord avec l'écrivain Yann Moix.

"Tu vas prendre une belle douche, tu vas penser à moi, sa petite chatte", peut-on notamment l'entendre dire en s'adressant à une interprète qui l'accompagne durant sa visite dans les pays.

Dans un autre extrait, on l'entend tenir des propos explicitement sexuels à l'encontre d'une enfant.

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La diffusion de l'enquête a divisé le cinéma français, entre soutiens infaillibles et détracteurs indignés. Le réalisateur français Fabien Onteniente a par exemple affirmé qu'il ne tournerait plus avec le comédien, dénonçant des propos et agissements "trop cracra" pas dans ses "valeurs".

Toutefois, la ministre de la Culture n'a pas voulu influencer le choix des réalisateurs et scénaristes:

"On est un pays de liberté d’expression et de création. S'ils souhaitent proposer des rôles à Gérard Depardieu, libre à eux."

Rima Abdul Malak souhaite que le monde de la culture évolue sur les violences sexistes et sexuelles. "On a un enjeu énorme de formation, de sensibilisation en tant que ministère de la Culture, et c'est notre rôle de le porter avec le Centre national du cinéma", a-t-elle défendu. Et de conclure: "Soyons concrets, agissons!"

Théo Putavy