Costume, intrigue, ambiance... Ce que "The Batman" avec Robert Pattinson doit aux comics

Détail de la couverture du comics "Année Zéro" de Frank Miller et David Mazzucchelli - Urban Comics
L'homme chauve-souris opère une nouvelle mue. The Batman, avec Robert Pattinson dans le rôle du Chevalier Noir, en salles le 2 mars, proposera une version sombre et tourmentée du célèbre détective imaginé par Bill Finger et Bob Kane en 1939. Le réalisateur Matt Reeves (Cloverfield, La Planète des Singes: Suprématie) a tenu à revenir à l'essence du personnage pour livrer un long-métrage ambitieux et complexe, qui plonge le public dans un récit policier haletant digne de Seven.
Lorsqu'un tueur s'en prend à l'élite de Gotham par une série de machinations sadiques, une piste d'indices cryptiques mène Batman à une enquête dans la pègre, où il rencontre des personnages tels que Catwoman (Zoe Kravitz), le Pingouin (Colin Farrel), Carmine Falcone (John Turturro) et l'Homme-Mystère (Paul Dano). Une histoire originale sortie de l'imagination de Matt Reeves, mais fortement inspirée par sa lecture des comics des années 1980, principalement.
"Vous ne pouvez pas faire un film Batman sans réfléchir", confie le réalisateur à BFMTV. "Il y a eu tant de super films sur le personnage, que je savais que je devais proposer autre chose. J’adore le personnage depuis que je suis enfant. Je l’ai découvert par la série kitsche d'Adam West dans les années 1960. Mais je voulais en prendre le contre-pied pour proposer un polar qui plonge le public dans la psyché du personnage."
"Un océan de corruption"
Matt Reeves a donc puisé dans plusieurs ouvrages signés du duo Jeff Loeb & Tim Sale (The Long Halloween, À Rome...), mais aussi de Darwyn Cooke (Ego, Le Dernier braquage). Zero Year de Scott Snyder et Greg Capullo a servi de référence pour le costume de Batman, tandis que le mythique Année Un de Frank Miller et David Mazzucchelli a aidé le réalisateur à imaginer son polar poisseux.
"J’ai commencé à savoir ce que je voulais pour The Batman lorsque j’ai lu Année Un de Frank Miller et David Mazzucchelli", explique Matt Reeves. "J’ai adoré les détails de l’histoire, la manière dont Bruce est dépeint, les faiblesses de Gordon. Il essaye de faire le bien, mais il n’y arrive pas forcément. C’est un être humain avec ses défauts. Il se bat dans un océan de corruption. J’adore le ton de ce comics."

Inspiré de "Taxi Driver"
Matt Reeves s'est fortement inspiré de l'atmosphère de cette œuvre mythique sortie en 1986. "Il y a une scène où Bruce se rend dans le quartier mal famé d'East End. Il ne peut pas y aller en tant que Bruce Wayne, sinon on va le repérer, alors il se déguise en espèce de SDF. Il ressemble un peu à Travis Bickle dans Taxi Driver." Une idée de Frank Miller, dont le cinéaste s'est inspiré pour inscrire dans un monde réaliste son histoire:
"Année Un m’a ainsi permis de comprendre comment intégrer au monde réel un type qui se déguise en chauve-souris. Le principe, c’est qu’il sort des ténèbres pour inspirer la terreur aux criminels. Mais il ne peut pas se balader en plein milieu de Time Square en Batman! Tout le monde risque de le trouver étrange. C'est une super idée de montrer Bruce Wayne en vagabond."
"Le combat intérieur de Batman"
The Long Halloween de Jeff Loeb et Tim Sale, qui a déjà servi de modèle à la trilogie du Dark Knight de Christopher Nolan, a inspiré l'intrigue de The Batman. "Pour trouver l’idée d’une enquête sur un tueur en série, The Long Halloween était la référence absolue", confie Matt Reeves. "C’est l’une des meilleures histoires de Batman."

"The Long Halloween m’a donné l’idée de commencer l’histoire à Halloween", poursuit le réalisateur. "C’est la meilleure période de l’année pour Bruce Wayne pour passer incognito en Batman! J'ai aussi tiré du Long Halloween l’idée des indices à récupérer pour résoudre l'énigme. The Long Halloween était le parfait canevas pour raconter l'enquête policière dont je rêvais."
Matt Reeves a enfin trouvé dans Ego de Darwyn Cooke, sans doute l'une des meilleures histoires du Chevalier Noir: "L'album parle du combat intérieur de Batman. De tous les vilains qu’il affronte au cours de son histoire, le plus terrifiant reste lui-même. Ce combat intérieur, la manière dont il est raconté dans Ego, a été une révélation. C’était exactement ce dont j’avais besoin pour le film."