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Paris Île-de-France

Yvelines: peines de prison ferme pour l'incendie d'un chapiteau et une nuit de violence

Un cirque a été incendié dans la nuit de samedi à dimanche à Chanteloup-les-Vignes, dans les Yvelines.

Un cirque a été incendié dans la nuit de samedi à dimanche à Chanteloup-les-Vignes, dans les Yvelines. - Pierre Rateau - AFP

Des violences urbaines avaient éclaté en novembre 2019 à Chanteloup-les-Vignes. Des policiers avaient été pris pour cible et un chapiteau de cirque incendié.

Quatre jeunes hommes, jugés pour leur implication dans une nuit d'émeute en 2019 à Chanteloup-Les-Vignes où un chapiteau de cirque avait brûlé, ont été condamnés à un ou deux ans de prison ferme, jeudi à Versailles. Le parquet avait requis de cinq à sept ans de prison ferme à l'encontre des quatre prévenus, âgés de 20 à 25 ans.

Trois d'entre eux se sont vus infliger une peine de cinq ans de d'emprisonnement dont trois avec sursis pour leur implication dans l'incendie d'une école de cirque. Ils sont également condamnés à indemniser la ville de Chanteloup-les-vignes (Yvelines) à hauteur d'un million d'euros.

Pour un quatrième, seuls les faits de violences ont été retenus: il a été condamné par le tribunal correctionnel à trois ans d'emprisonnement dont deux avec sursis.

La défense avait plaidé la relaxe

Tous ont interdiction de se rendre à Chanteloup-Les-Vignes durant les quatre prochaines années. Ils devront également s'acquitter de dommages et intérêts réclamés par les policiers.

La procureure de la République, Nathalie Ienny, avait réclamé "la plus grande fermeté", en mettant en avant les violences contre les forces de l'ordre. Des évènements, qui selon elle, s'apparentent à "une tentative d'appropriation du territoire par une partie des habitants" et "une attaque de la République et de l'ordre".

"Moins le parquet a de preuves, plus le parquet se comporte en rouleau compresseur", avait lancé pour la défense Me Isabelle Felenbok, plaidant la relaxe pour son client de 25 ans, Ylliass.

L'ADN du jeune homme avait été retrouvé sur une cannette de bière qui aurait servi de cocktail Molotov, ainsi que sur des projectiles, selon les éléments de l'enquête évoqués à l'audience. Mais l'avocate a contesté notamment le lieu de découverte et la méthode de conservation de ces derniers, l'ADN pouvant être volatile, a-t-elle dit.

"On ne condamne pas sur des hypothèses", avait également plaidé Me Bianca Ray, pour un autre prévenu de 23 ans, Sara dont elle avait demandé la relaxe, assurant que "rien ne permet de le relier à ces émeutes".

Nuit de violences et incendie d'un chapiteau

Le 2 novembre 2019, des forces de l'ordre avaient été prises à partie "par une trentaine de jeunes", selon le récit mercredi d'un des policiers au procès, évoquant "une scène de guérilla". Elles avaient essuyé des jets de projectiles et des tirs de mortiers d'artifice jusqu'à 23H00 dans le quartier de la Noé, à Chanteloup-les-Vignes, à une trentaine de kilomètres à l'ouest de Paris.

Dans la même soirée, un incendie d'origine criminelle avait dévasté l'école de cirque appartenant à la Compagnie des contraires, une association implantée depuis près de 30 ans dans cette ville. Les quatre prévenus avaient tous nié avoir été impliqués dans l'incendie du chapiteau.

A l'époque, l'affaire avait provoqué de vives réactions politiques. Trois ministres s'étaient rendus sur place et le Premier ministre d'alors, Edouard Philippe, avait parlé d'"actes criminels" causés par une "petite bande d'imbéciles et d'irresponsables".

A.F avec AFP