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Paris Île-de-France

Yvelines: quatre jeunes jugés pour l'incendie d'un chapiteau et une nuit de violences

Le cirque incendié à Chanteloup-les-Vignes

Le cirque incendié à Chanteloup-les-Vignes - Bertrand GUAY / POOL / AFP

Des violences urbaines avaient éclaté en novembre 2019 à Chanteloup-les-Vignes. Des policiers avaient été pris pour cible et un chapiteau de cirque incendié.

Quatre hommes âgés de 20 à 25 ans, jugés depuis ce mercredi à Versailles pour une nuit de violences urbaines en 2019 à Chanteloup-les-Vignes (Yvelines), ont tous nié avoir été impliqués dans l'incendie d'une école de cirque.

Le 2 novembre 2019, des forces de l'ordre avaient été prises à partie "par une trentaine de jeunes", a raconté un policier au procès. Elles avaient essuyé jets de projectiles et tirs de mortiers jusqu'à 23H00 dans le quartier de la Noé, à Chanteloup-les-Vignes, à une trentaine de kilomètres à l'ouest de Paris.

"J'ai jamais vu ça en neuf ans de BAC" (Brigade anti-criminalité), "on a vécu une scène de guérilla", a assuré le policier.

Un incendie dévaste une école de cirque

Dans la même soirée, un incendie d'origine criminelle avait dévasté l'école de cirque appartenant à la Compagnie des contraires, une association implantée depuis près de 30 ans à Chanteloup-les-Vignes.

Les quatre prévenus présents à l'audience, dont deux actuellement en détention provisoire, ont tous nié avoir participé à l'incendie du chapiteau.

Pourtant, le plus jeune d'entre eux, Anis, 20 ans, s'en est vanté au téléphone alors qu'il était en maison d'arrêt, a relevé le président de la chambre, Philippe Boussand. S'il a péroré en prison sur sa participation, c'était seulement pour se faire respecter des autres détenus, a rétorqué Anis.

"J'ai jeté une pierre et je suis rentré chez moi... c'était pour montrer que je participais", s'est défendu le jeune homme, disant avoir été pris dans "l'engouement" de l'action et regretter son geste.

"Un véritable guet-apens"

Ylliass, 25 ans, l'un des prévenus en détention provisoire, a nié avoir été présent aux abords du chapiteau. Mais son ADN avait été retrouvé sur une cannette de bière qui aurait servi de cocktail Molotov, ainsi que sur des projectiles. "Sacrée coïncidence", a relevé le président. "Chanteloup, c'est petit, mon ADN est partout à Chanteloup", lui a répondu Ylliass.

Les avocats de la partie civile, eux, ont insisté sur "l'organisation d'un véritable guet-apens" pour piéger la police, ce soir-là.

Pour préjudice moral, deux policiers réclament chacun 1.500 euros de dommages et intérêts, 2.000 pour le troisième, qui a eu un arrêt de travail. La ville de Chanteloup-les-Vignes, partie civile, réclame 1 million d'euros. Les réquisitions du parquet sont attendues jeudi.

A l'époque, l'affaire avait provoqué de vives réactions politiques. Les ministres de l'Intérieur, de la Justice et de la Ville s'étaient rendus sur place, et le Premier ministre d'alors, Edouard Philippe, avait parlé d'"actes criminels" causés par une "petite bande d'imbéciles et d'irresponsables".

A.F avec AFP