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Val-de-Marne

Élection municipale à Villeneuve-Saint-Georges: Louis Boyard battu, Kristell Niasme remporte le scrutin

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À l'issue du second tour des élections municipales anticipées de Villeneuve-Saint-Georges, Kristell Niasme (LR) est arrivée en tête, ce dimanche 2 février, devançant Louis Boyard (LFI).

Le duel a été disputé jusqu'au bout. Après des élections municipales anticipées qui ont pris des proportions dépassant le simple cadre local, Kristell Niasme (LR) est arrivée en tête du second tour, ce dimanche 2 février. La candidate devance le député LFI Louis Boyard et le maire sortant Philippe Gaudin.

Kristell Niasme a été élue avec 49% des suffrages, loin devant son dauphin insoumis crédité de 38,75% alors que Philippe Gaudin complète le podium (12,25%). La participation était en hausse au second tour, avec près de 40% d'électeurs (39,69%) s'étant déplacés, contre 33,45% au premier tour dimanche dernier.

Dans la soirée, Louis Boyard a concédé la défaite, tout en portant "un message d'espoir", "fier du combat mené". Le candidat LFI a toutefois déploré les "ingérences" du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau dans cette élection et taclé "les communistes, les socialistes, les écologistes" pour leur manque de soutien. "Où étaient-ils?" a-t-il répété.

Une élection locale à l'écho national

Pourtant locale, cette élection a rapidement pris une envergure politique nationale, notamment liée à la candidature de Louis Boyard. Une élection qui a aussi pris des allures de ballon d'essai pour les Insoumis, en manque d'élus locaux. Des personnalités politiques de premier plan, dont le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, Jean-Luc Mélenchon ou Jordan Bardella, ont pris part à la campagne pour donner leurs consignes de vote.

Lors de l'annonce des résultats, Valérie Pécresse, était d'ailleurs présente pour soutenir Kristell Niasme. "Elle l'a fait! Kristell Niasme est la nouvelle maire de Villeneuve-Saint-Georges. Les Villeneuvois ont envoyé un signal fort, ils ne veulent ni chaos, ni de la faillite que représente LFI", a écrit la présidente de la région Île-de-France sur ses réseaux sociaux.

Le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, s'est lui réjoui de "la défaite sévère" de Louis Boyard. "Une bonne nouvelle" selon lui, "pour les habitants mais aussi pour tous les Français attachés à la République et à une certaine idée de la politique".

Un duel à cinq devenu triangulaire

La défaite de Louis Boyard intervient alors que le jeune député LFI du Val-de-Marne était arrivé en tête au premier tour, avec 24,91%, d'un duel à six têtes. Il avait devancé la candidate LR Kristell Niasme de seulement 92 voix (22,72%). L'ancienne adjointe de Philippe Gaudin (divers droite) avait créé la surprise en devançant l'édile, qui s'était classé 4e avec 15,55% des voix.

Parmi les autres scores notables, Daniel Henry (PCF) avait complété le podium avec 20,6% des suffrages et le conseiller municipal d'opposition Éric Colsin (UDI) s'était également distingué avec 13,62% des voix.

Le maire sortant, Philippe Gaudin, est arrivé quatrième d'une élection qu'il a lui-même indirectement provoquée après avoir effectué un salut nazi en plein conseil municipal.

Crédité de 15,5% au premier tour, l'édile, farouchement opposé à Kristell Niasme sur le plan municipal et diamétralement opposé politique à Louis Boyard, avait décidé de se maintenir au second tour.

Tractations entre deux tours

Après l'annonce des résultats, un jeu d'accords politiques entre clans s'était ainsi lancé. Les communiqués et prises de parole publiques successives jusqu'au dépôt des listes pour le second tour avaient démontré l'étendue des tractations entre les différentes listes, en particulier à gauche.

Après des tractations houleuses entre les listes de Louis Boyard et Daniel Henry, ce dernier avait, faute d'accord trouvé pour une liste d'union, annoncé son retrait quelques heures avant le dépôt des listes pour le second tour.

Au soir des résultats du second tour, Jean-Luc Mélenchon a justement pointé "le refus de l'union par la gauche traditionnelle" comme responsable de l'échec de Louis Boyard.

Le chef de La France insoumise regarde toutefois plus loin. Pour lui, "le score de Boyard est un acquis pour la prochaine municipale dans un an et pour toutes nos listes au premier tour".

Arthus Vaillant