"Une opération complexe": le chef de la BRI-PP raconte la libération du père d'un patron de la cryptomonnaie séquestré

Après avoir été enlevé jeudi dans le 14e arrondissement de Paris, le père d'un homme qui a fait fortune dans les cryptomonnaies a été libéré samedi soir, grâce à l'intervention de la Brigade de recherche et d'Intervention (BRI) de la préfecture de police de Paris dans un logement situé à Massy-Palaiseau dans l'Essonne.
Les ravisseurs l'avaient enlevé afin de soutirer de l'argent à son fils. La victime a même eu un doigt sectionné, pour faire pression.
"Je ne vais pas entrer dans tous les détails de l’enquête parce que c'est couvert par le secret et les gardes à vue sont toujours en cours, mais plusieurs millions d'euros ont été demandés", a indiqué Thierry Sabot, chef de la BRI de la préfecture de police de Paris, sur BFMTV ce lundi 5 mai 2025.
Thierry Sabot a également expliqué qu'en 25 et 30 agents de la BRI ont été mobilisés lors de l'opération. "La BRI est une unité de la police judiciaire et quand il y a un événement comme ça, on participe à une énorme task force avec toutes les brigades, pour ramasser le maximum d’informations et trouver un fil à tirer", a-t-il précisé, en saluant la détermination de tous les effectifs.
Des nouveaux modes d'enlèvements
La remise de rançon avait été demandée de façon dématérialisée par les ravisseurs, une nouveauté pour la BRI. "On est dans une nouvelle pratique. On n'a plus ce travail de terrain qui permet de se positionner pour progresser, donc nous sommes obligés de travailler avec la technologie. De plus, on a en face de nous des gens qui n'hésitent pas à faire de la manipulation mentale, à essayer de détruire le discernement des individus qu'ils ont en face d’eux, pour les affaiblir et les amener à apporter la rançon."
Cette opération était donc "particulièrement complexe". "L'ADN de la BRI, ce sont les enlèvements et les séquestrations depuis toujours. Cependant, comme il n'y a plus cette matérialité de remise de l'argent, il faut avoir des nouveaux préceptes. Cela fait des mois qu’on s'entraîne sur ces nouveaux modes d’enlèvements, comme les rançongiciels, pour comprendre comment on peut travailler dans ce type de situation", ajoute-t-il, trois mois et demi après le kidnapping contre une rançon du cofondateur de Ledger.
"On a misé sur la fulgurance"
"Quand on a lancé l'assaut, on a misé sur la fulgurance, notamment car on sait qu'ils sont capables de la pire barbarie", souligne Thierry Sabot. Le père de famille a finalement pu être libéré. "Il était relativement lucide et on l'a retrouvé fort par rapport à ce qu’il avait subi. Il a été dans une situation très difficile et il y aura un gros chemin à faire pour s’en remettre."
Quatre personnes ont été interpellées et placées en garde à vue samedi soir lors de la libération de la victime, a annoncé le parquet de Paris. Elles sont toutes jeunes, nées en 1999, 1998, 2005 et 2022. Les ravisseurs avaient à portée de main une arme à feu, des armes blanches et des armes contondantes. Une source proche de l'enquête a déclaré à BFMTV qu'ils "ont cherché à s'enfuir et à s'opposer à l'interpellation".
Une cinquième personne, née en 1999, a été interpellée par la suite au volant de l'un des véhicules vraisemblablement utilisés par les malfaiteurs.
Enfin, deux autres personnes ont été interpellées et placées à leur tour en garde à vue ce dimanche 4 mai, a confirmé le parquet. Elles sont nées en 1998 et 2007. "Les sept mesures de garde à vue sont actuellement en cours. Elles peuvent durer jusqu'à 96 heures."