Stanislas accusé de "contourner" Parcoursup, le directeur de l'école nie "tout favoritisme"

Le fils d'aîné d'Amélie Oudéa-Castéra a-t-il bénéficié d'un privilège? Selon les informations recueillies par Mediapart et publiées samedi 20 janvier, ce dernier a profité d'un système de "contournement" des règles de Parcoursup ayant facilité son admission en classe préparatoire à Stanislas en 2023.
Un rapport dévoilé par le média d'investigation relève que dans cet établissement catholique huppé du 6e arrondissement de Paris, "certains élèves sont incités à renoncer à leurs autres vœux dans Parcoursup" en échange de la "garantie d'être admis" en classe préparatoire aux grandes écoles.
Une pratique "très isolée" parmi les lycées proposant ces filières: "En 2023, sur plus de 600.000 lycéens ayant formulé des vœux dans Parcoursup, il y a seulement 41 candidats qui n'ont fait qu'un seul vœu" pour une classe préparatoire dans l'établissement où ils sont en terminale et "38 sont des élèves de Stanislas".
Invité sur le plateau de BFMTV ce dimanche 21 janvier, Frédéric Gautier, le directeur de Stanislas, a nié tout favoritisme et toute pression. "Il n’y a pas de délit d’initié, il n’y a pas d’empêchement. Personne n'est lésé", a-t-il plaidé.
80 à 85 demandes par an
Chaque année, "80-85 élèves" de Stanislas font part à la direction de leur désir de s'inscrire dans la durée au 6, rue du Montparnasse (6e arrondissement).
"Jusqu’au conseil de classe du deuxième trimestre, ils présentent leur dossier et ils présentent leurs demandes. Et ils nous demandent notre avis sur le projet de venir chez nous. (…) Et ensuite, ils suivent la procédure. Et ils décident par eux-mêmes du choix qu’ils font."
Une fois sur Parcoursup, deux choix s'offrent à eux, assure Frédéric Gautier: "Soit je décide de ne retenir que Stan et je sais que j’ai un avis favorable. (…) Mais si je veux aller à Henri IV, à Ginette, à Louis-le-Grand ou dans d’autres prépas, j’ai parfaitement le droit de le faire".
Compte tenu du nombre de places ouvertes en première année de classe préparatoire, 350, le directeur de Stanislas souligne qu'"il "a largement de la place pour tous les autres élèves qui veulent postuler".
"Nous ferons autrement"
Pour autant, comme le relatent Mediapart et l'Agence France-Presse, ce dispositif de "vœux favorables" a valu à l'établissement privé sous contrat d'association avec l'État des remontrances du ministère de l'Éducation nationale.
Ce dernier a même rappelé à l'ordre l'établissement dans un courrier daté du 17 janvier, l'intimant à respecter "ses engagements" et "la charte de Parcoursup", notamment la 'liberté d'expression des vœux émis et de choix des propositions d'admission' et la 'non-discrimination, d'égalité de traitement, d'équité et de transparence'".
"Il a été demandé au chef d'établissement de confirmer que toutes les dispositions sont prises en ce sens au sein de son établissement pour la session 2024 qui s'ouvre", poursuit le ministère dans des propos retranscrits par l'AFP. Ce dernier ajoute qu'il "appréciera les actions à conduire en regard des réponses du chef d'établissement".
Frédéric Gautier affirme avoir pris acte de cette mise en garde: "S'il faut faire autrement, nous ferons autrement".
Cité par Mediapart, l'entourage d'Amélie Oudéa-Castéra, a fait savoir que "comme d'autres familles", celle de la ministre "a suivi la procédure prévue par Stanislas et chacune des étapes prévues par Parcoursup".