Paris: le directeur de Stanislas rejette les accusations de sexisme, d'autoritarisme et d'homophobie

Sa parole était attendue. Frédéric Gautier, le directeur de Stanislas, a réagi sur BFMTV ce dimanche 21 janvier à la polémique dans laquelle l'établissement catholique est englué depuis une dizaine de jours.
Mise en cause par Mediapart pour les propos homophobes, sexistes ou encore anti-avortement de certains de ses enseignants, l'école privée sous contrat d'association avec l'État a fait l'objet d'un rapport rédigé par quatre inspecteurs après deux mois d'enquête. Selon le directeur, l'enquête en question était "souhaitée" par Stanislas et non imposée.
Si le rapport met en lumière certaines "dérives", Frédéric Gautier assure avoir reçu un courrier du ministère de l'Éducation nationale, dans lequel il est écrit: "Les accusations de Mediapart de sexisme, d’autoritarisme et d’homophobie ne sont pas retenues par nos inspecteurs".
"Des propos qui n'étaient pas acceptables"
Toujours selon le directeur d'établissement, "le texte précise qu’il faudrait remonter bien avant l’actuelle direction pour qu’il puisse y avoir des faits".
Frédéric Gautier recense "un seul cas" problématique depuis son arrivée. Celui "d’un bénévole qui intervenait dans le cadre de l’instruction religieuse et qui a tenu sur les sujets évoqués des propos qui n’étaient pas acceptables". Ce dernier assimilait la contraception chimique à une pratique "dangereuse", l'homosexualité à une "maladie" et l'avortement au fait de "tuer volontairement une personne innocente".
Ces propos sont-ils contraires aux valeurs prônées par l'école, lesquelles sont "référées à l'Évangile"? "Ils ne sont pas fidèles à l'obligation légale, d'ailleurs, surtout", évacue Frédéric Gautier. C'est pourquoi "cette personne a été rencontrée, sanctionnée, sortie. Elle ne remet plus les pieds dans l’établissement".
L'homophobie, argue le chef d'établissement quelques minutes plus tard, n'a pas sa place au 6, rue du Montparnasse. "Si nous avons des élèves ou des adultes homosexuels dans l’établissement, et nous en avons, il faut qu’ils se sentent accueillis et c’est aussi la démarche du Pape François", jure-t-il.
Sexualité, contraception, MST: des thèmes abordés?
Assurant qu'une certaine "diversité" est représentée parmi les élèves de Stanislas, y compris religieuse, Frédéric Gautier affirme la catéchèse n'est pas obligatoire, même si des enseignements religieux sont dispensés aux élèves.
"Il ne parait pas totalement indécent que dans une école catholique on puisse expliquer à des élèves dont des parents et eux-mêmes ont fait le choix d’une école catholique ce qu’est la foi catholique", commente le chef d'établissement.
Ce qui n'empêche pas, selon lui, de respecter le programme de l'Éducation nationale, même en matière d'éducation à la sexualité, à la contraception et aux maladies sexuellement transmissibles. "Il n’y a jamais eu aucune remontée d’un inspecteur qui est venu témoigner que ces programmes n’étaient pas abordés", plaide-t-il.
La mairie suspend ses financements
Dans l'attente de clarifications supplémentaires, et sachant qu'une enquête est en cours, la mairie de Paris a suspendu temporairement ses subventions à Stanislas. Un financement "obligatoire", qui s'élève à un peu plus de 1,3 million d'euros.
Frédéric Gautier invite les élus à constater d'eux-mêmes comment se déroulent les enseignements à Stanislas: "Venez et voyez".
Pour autant, il certifie qu'il aurait "été le premier à réagir" et qu'il aurait compris leur décision "si le rapport de l’Inspection générale avait conclu à une réalité de Stan qui était homophobe, sexiste et autoritaire".