Seine-Saint-Denis: relaxe d'un ancien maire UDI de Noisy-le-Sec poursuivi pour favoritisme

La balance de la Justice (illustration) - AFP
Le tribunal correctionnel de Bobigny a relaxé ce vendredi Laurent Rivoire, un ancien maire UDI de Noisy-le-Sec (Seine-Saint-Denis), des poursuites concernant l'attribution irrégulière de marchés publics au sein de l'office HLM de la ville.
Les preuves insuffisantes pour le tribunal
Le tribunal a estimé que les preuves étaient insuffisantes et que certains faits étaient prescrits, et a ainsi relaxé l'ex-élu centriste de faits de favoritisme, trafic d'influence et prise illégale d'intérêt entre 2011 et 2015.
Lors de l'audience mi-septembre, la procureure avait demandé une peine de trois ans de prison avec sursis et 130.000 euros d'amende à l'encontre de Laurent Rivoire, 58 ans, élu de 2010 à 2020 à la tête de cette ville populaire.
Il était notamment soupçonné de ne pas avoir respecté les procédures d'appel d'offres et d'avoir privilégié des proches dans l'attribution d'une vingtaine de marchés (rénovation, entretien, communication...) pour un montant estimé à environ 3,4 millions d'euros.
"Cette décision le met totalement hors de cause"
A la barre, il avait expliqué avoir dû redresser la société anonyme d'économie mixte (SAEM) Noisy-le-Sec Habitat, étant également PDG de cet office HLM gérant environ 2.200 logements sociaux. Et avait reconnu, tout au plus, une méconnaissance des règles de la commande publique.
"Cette décision le met totalement hors de cause et démontre qu'il n'a jamais trahi les Noiséens", a réagi Mathias Chichportich, l'un de ses avocats.
"Le tribunal affirme ainsi qu'il a toujours agi dans l'intérêt général et non dans son intérêt personnel", a-t-il ajouté.
Les sept autres prévenus - chefs d'entreprises, bras droit de l'ancien maire - qui comparaissaient pour leur participation supposée à des degrés divers, ont également été relaxés.
Il y a "beaucoup de déception, connaissant bien ce dossier je sais que les faits sont réels", a persisté Jean-Paul Lefebvre, élu de gauche, adversaire pugnace de l'ancien maire et partie civile représentant l'association anticorruption Anticor.
Contrairement au parquet national financier (PNF), les magistrats à Bobigny "n'ont pas les moyens de travailler sur des dossiers complexes de cette nature", a affirmé Jean-Paul Lefebvre, à l'origine de l'enquête préliminaire par un signalement à la justice fin 2014.