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Police-Justice

Seine-Saint-Denis: le maire de Noisy-le-Sec devant la justice

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Le maire UDI de Noisy-le-Sec Laurent Rivoire sera jugé à partir de mercredi dans une affaire d'attribution de marchés publics. À l'origine du signalement: un élu d'opposition, candidat, comme le maire sortant, aux prochaines municipales.

A quelques semaines des municipales, le maire UDI de Noisy-le-Sec (Seine-Saint-Denis) Laurent Rivoire est jugé à partir de mercredi à Bobigny avec huit autres prévenus, soupçonné de n'avoir pas respecté les règles d'attribution de plusieurs marchés publics.

Le maire comparaît jusqu'à vendredi pour "favoritisme", "prise illégale d'intérêts" et "trafic d'influence". Il lui est reproché, en sa qualité de PDG de Noisy-le-Sec Habitat, l'office HLM de la commune, de n'avoir pas respecté les procédures d'appels d'offres pour "une vingtaine" de marchés publics octroyés entre 2011 et 2015, selon une source proche du dossier.

Un signalement effectué par un élu d'opposition

A l'origine de l'affaire, un signalement à la justice effectué en 2015 par un conseiller municipal d'opposition, Jean-Paul Lefebvre, qui sera partie civile au procès, au nom de la ville. Comme le maire sortant, le conseiller est candidat (sans étiquette) aux prochaines municipales.

Parmi les marchés litigieux figurent des contrats de "conseil en communication" de plusieurs milliers d'euros octroyés à un proche de la famille Rivoire, ensuite embauché comme directeur délégué de Noisy-le-Sec Habitat.

Également sur le banc des prévenus: des dirigeants de sociétés originaires du Londeau, une importante cité de la ville, et engagés par le bailleur pour des travaux ou des missions de nettoyage dans les immeubles.

L'un des dirigeants poursuivi pour "recel de favoritisme" est Miloud Gherras. Elu en 2014 sur la liste du maire avant de passer dans l'opposition, il avait reçu cinq balles dans les jambes en 2016. Deux frères, dont l'un sera également jugé mercredi, avaient été condamnés à cinq et six ans de prison dans cette affaire.

"Je n'ai rien à me reprocher"

"Je n'ai rien à me reprocher. Les Noiséens connaissent ma probité", a dit Laurent Rivoire, interrogé par l'AFP avant l'audience. "Je vais enfin pouvoir m'expliquer devant la justice", a-t-il ajouté, regrettant de n'avoir été entendu qu'"une heure" par des policiers.

"L'enquête est extrêmement mal ficelée", a aussi dénoncé son avocat Mathias Chichportich qui prévoit de demander à l'audience l'annulation de la procédure. "Il n'y a pas d'enrichissement personnel dans ce dossier qui surgit dans un climat politique bien particulier où la justice ne cesse d'être instrumentalisée par l'opposition", poursuit l'avocat, en allusion aux nombreuses procédures intentées par Jean-Paul Lefebvre contre le maire.

Ju. M. avec AFP