Seine-Saint-Denis: des courriers antisémites découverts dans des boîtes aux lettres

Dans la boîte aux lettres de leurs domiciles, plusieurs habitants de Romainville ont découvert, avec stupeur samedi dernier, des coupures de journaux comportant des écrits antisémites. Les inscriptions, toutes annotées à la main sur des extraits de journaux papier, contiennent des propos haineux à l'égard de la communauté juive.
Des personnes de confession juive ont notamment reçu ces écrits. L'une d'entre elle a confié au micro de BFM Paris "ne plus trop se sentir en sécurité" après la réception de ces extraits antisémites.
"C'est inquiétant de voir que des gens peuvent circuler librement avec des articles aussi dangereux et peuvent les donner à n'importe qui (...) C'est intolérable de nos jours d'avoir des propos aussi antisémites et racistes", condamne-t-elle.
Les extraits de journaux n'ont pas été seulement retrouvés dans les boîtes aux lettres d'habitants de confession juive. Ils ont été distribués au hasard dans un quartier de Romainville.
Armelle, une riveraine, a notamment reçu une coupure d'un journal visiblement d'extrême-droite, comportant une remarque négationniste inscrite sur une photocopie. "Mon premier réflexe a été de déchirer le tract et de le balancer à la poubelle" raconte-t-elle au micro de BFM Paris.
Des plaintes déposées
Au total, une cinquantaine de courriers à teneur antisémite ont été répandus dans des boîtes aux lettres de Romainville. Et comme d'autres riverains, Armelle a décidé de porter plainte.
"On s'est dit que c'était intolérable et qu'il fallait vraiment faire quelque chose et réagir", ajoute-t-elle.
Le bureau national de vigilance contre l'antisémitisme a également fait le choix de déposer une plainte. Son président assure ne rien vouloir "laisser passer". "Ce qu'il faut également, c'est que la justice soit beaucoup plus sévère de telle sorte que les sanctions soient exemplaires", explique-t-il à BFM Paris.
Une enquête a été ouverte par les forces de l'ordre. De son côté, le maire (DVG) dit agir pleinement aux côtés de la police pour tenter de retrouver la personne à l'origine de ces écrits.
"La police municipale intervient en pleine coopération avec la police nationale notamment en exploitant les bandes de vidéoprotection. On a assuré également une vigilance renforcée", soutient François Dechy à BFM Paris.
Ce n'est pas la première fois qu'un acte antisémite se produit dans cette ville de Seine-Saint-Denis d'environ 26.000 habitants. En février dernier, une cinquantaine d'étoiles de David avaient été taguées sur les murs de la commune. Un homme avec des antécédents psychiatriques avait été rapidement interpellé, comme le rappelle France Bleu.