Réouverture de Notre-Dame de Paris: les cinq moments marquants de la cérémonie

Une réouverture historique, ponctuée de moments solennels. La cathédrale Notre-Dame de Paris a officiellement rouvert ses portes ce samedi 7 décembre, dans le cadre d'une cérémonie d'un peu moins de deux heures à laquelle ont assisté des dizaines de chefs d'État et de gouvernement, des personnalités françaises comme internationales, ou encore des pompiers et des compagnons du devoir.
· Le son des cloches, une première depuis l'incendie
À partir de 19h09, les cloches de la cathédrale ont retenti pendant plusieurs minutes et ce, pour la première fois depuis l'incendie, marquant ainsi le début de la cérémonie de réouverture de l'édifice.
Un son caractérisé par la plus grosse cloche de la cathédrale, le gros bourdon situé dans la tour Sud, nommé Emmanuel, et dont la note est un fa dièse. Il s'agit de la deuxième plus grosse cloche de France.
Sur le parvis, l'archevêque de Paris Monseigneur Ulrich a ensuite frappé trois fois les portes de la cathédrale pour marquer symboliquement la réouverture de l'édifice religieux. Il a ensuite franchi l'entrée, suivi par le président de la République Emmanuel Macron et sa compagne, Brigitte, ainsi que la maire de Paris Anne Hidalgo.
· L'ovation aux pompiers et compagnons
160 sapeurs-pompiers en uniforme, ainsi que des compagnons du devoir, ont défilé au sein de la cathédrale devant la foule de spectateurs invités pour assister à la cérémonie de réouverture. L'assistance s'est alors levée pour applaudir pendant plusieurs minutes ces personnes qui ont permis de sauver, puis de reconstruire Notre-Dame.
En parallèle, la façade de Notre-Dame a été illuminée d'une lumière dorée et d'un grand "Merci", écrit en lettres blanches.
· Le discours d'Emmanuel Macron
Au cours d'un discours d'une quinzaine de minutes qui a suivi une prestation musicale des frères Renaud et Gautier Capuçon, respectivement virtuoses du violon et du violoncelle, Emmanuel Macron, très impliqué dans le chantier, a exprimé la "gratitude de la Nation française" à "l'égard de tous ceux qui ont sauvé, aidé et rebâti Notre-Dame de Paris".
Il a ainsi assuré que "la grandeur de cette cathédrale est inséparable du travail de tous", et que la renaissance de l'édifice montre que "nos rêves, même les plus audacieux, ne sont possibles que par la volonté de chacun et l'engagement de tous".
Le chef de l'État a aussi salué la "fraternité" des donateurs qui ont financé la reconstruction, "sur tous les continents, de toutes les religions, de toutes les fortunes, unis par l'espérance".
Il a aussi estimé que la renaissance de la cathédrale est "la métaphore heureuse de ce qu'est une Nation et de ce que devrait être le monde: la fraternité d'un peuple déterminé à faire de grands choix, une fraternité universelle et d'entraide". Il a aussi émis "une pensée émue pour le général Georgelin", en charge de la reconstruction de Notre-Dame avant sa mort le 18 août 2023, et à qui Philippe Joste a succédé.
· Le discours de l'archevêque et le message du pape
Après le discours par nature laïc d'Emmanuel Macron, l'archevêque de Paris a entamé l'office religieux de réouverture de la cathédrale. Il a remercié les mots du président français et son investissement dans les travaux de reconstruction, soulignant sa promesse de rebâtir l'édifice en cinq ans, "un pari auquel vous étiez le seul à croire à ce moment", a souligné le responsable catholique.
Mgr Ulrich a ensuite lu un message du pape François, qui ne s'est pas rendu à la cérémonie malgré l'invitation d'Emmanuel Macron. Dans ce message, le souverain pontife espère "un signe prophétique du renouveau de l'Église en France".
Le pape a également plaidé pour accueillir "gratuitement" les visiteurs dans Notre-Dame de Paris, alors que Rachida Dati, ministre de la Culture désormais démissionnaire et présente à la cérémonie, a provoqué un vif débat en proposant de faire payer l'entrée dans la cathédrale rénovée aux visiteurs.
· L'éveil de l'orgue
L'archevêque de Paris a ensuite béni l'orgue de la cathédrale, qui a dans la foulée retenti pour la première fois depuis cinq ans.
Cet instrument de 13 mètres de haut et vieux de trois siècles, le plus grand de France, n'avait pas été directement atteint par les flammes mais ses quelque 8.000 tuyaux, encrassés par des poussières de plomb, avaient dû être démontés et nettoyés. Depuis plusieurs mois, des artisans procédaient à son accordage et à sa réharmonisation.