Réouverture de Notre-Dame de Paris: ce qui a changé dans la cathédrale après sa restauration

Le chœur de la cathédrale de Notre-Dame de Paris le 11 avril 2024, après sa restauration. - Mathilde BELLENGER / AFP
Cinq ans et demi après l'incendie qui a ravagé Notre-Dame de Paris, les portes de la cathédrale s'ouvrent à nouveau pour les fidèles et les visiteurs. Si le monde entier a vu l'extérieur de l'édifice religieux se reconstruire pas à pas, l'intérieur de la Notre-Dame a été restauré en presque toute intimité.
Ce samedi 7 décembre, c'est la première fois que l'enceinte de la cathédrale accueillera du public depuis sa reconstruction. Et après un grand nettoyage et une restauration minutieuse, les fidèles habitués des lieux pourraient être surpris. "Je m'attends à quelque chose de nouveau et d'inattendu, probablement d'assez joyeux", confie déjà Jean-Michel Leniaud, président de la Société des amis de Notre-Dame de Paris, à BFMTV.com.
Une ambiance générale complètement différente
En effet, si Rebâtir Notre-Dame, établissement chargé de la rénovation de la cathédrale, a choisi une reconstruction à l'identique, le passage des nombreux artisans a effacé la patine du temps.
"On va voir une cathédrale qui aura beaucoup changé par rapport à la cathédrale précédente au niveau de l’ambiance générale intérieure", assure Jean-Michel Leniaud auprès de BFMTV.com.
Ainsi, la pollution, la condensation, la cire des cierges ou encore le passage des millions de personnes depuis des siècles sur les murs et les sols de Notre-Dame ont été nettoyés. "On va avoir un édifice qui va être entièrement ravalé à l'intérieur, proche de la blancheur."
Et ce blanc va faire ressortir tous les éléments de couleur installés dans la cathédrale. "Dans la situation antérieure, comme tout était gris, on ne voyait pas la couleur. Dorénavant, elle sera extrêmement prégnante sur ce blanc."
Cette clarté, cette blancheur, a été notée par le président de la République, lors de son ultime visite de chantier le 29 novembre dernier.
Les peintures murales restaurées dans les chapelles absidiales, les Mays, les vitraux de la nef... tous ces éléments, déjà présents avant le sinistre, devraient être largement mis en avant par les ravalements des murs. "Enfin, on se rend compte que dans les édifices gothiques il faut de la couleur", se réjouit le président de la Société des amis de Notre-Dame de Paris.
Un mobilier liturgique flambant neuf
Le clergé a également profité de la restauration pour remoderniser son mobilier liturgique, qui avait été en grande partie détruit. Ainsi, au milieu d'un chœur restitué à son état lors de la période des 17e et 18e siècles, des peintures du 19e siècle restaurées à l'identique, l'architecture des années 2020 s'affirme dans ces quelques éléments de mobilier.
Un nouvel baptistère est installé à l'entrée de la cathédrale, et un ambon moderne (le pupitre) sera situé au pied de la statue de Notre-Dame de Paris. Une cathèdre, le siège de l'évêque, sera placée à l'opposé symétrique de cet ambon. Enfin, un nouveau tabernacle, a été conçu.

Des éléments tous fabriqués en bronze sculpté. "Les pièces doivent embrasser le passé, vivre le présent et accueillir le futur", a déclaré Guillaume Bardet, designer chargé de la création de ce nouveau mobilier. "Elles doivent avoir une forme d’évidence pour les catholiques et être remarquables pour les non-chrétiens."
1.500 nouvelles chaises en chêne massif ont également été construites pour les fidèles, ainsi que de la vaisselle liturgique ou encore un nouveau châsse-reliquaire, conçu lui par l'architecte et designer Sylvain Dubuisson.
D'autres choses ont quant à elles été perdues et sont à jamais disparues. C'est le cas de la chaire à prêcher, dessinée par Eugène Viollet-le-Duc et détruite lors de l'incendie, qui n'a pas été reconstruite car elle ne sert plus d'un point de vue liturgique.
L'autel de Jean Touret, qui avait été installé par le cardinal Lustiger dans les années 1980, a laissé sa place à un tout nouvel autel. "Il y a ceux qui s'en réjouissent et ceux qui s'en lamentent, mais de toute façon il fallait faire un choix", commente Jean-Michel Leniaud auprès de BFMTV.com.
Une nouvelle scénographie
Pour les visiteurs, la découverte de Notre-Dame sera également différente car le diocèse de Paris a préparé une toute nouvelle scénographie. L'éclairage intérieur et la sonorisation ont été adaptés au nouvel aspect de l'édifice.
La sacristie aura droit à un nouveau parcours de visite, et le Trésor de Notre-Dame une nouvelle scénographie, avec notamment neuf nouvelles vitrines pour présenter les objets.
De quoi mettre en avant tout le travail scientifique, archéologique et historique entrepris lors de la restauration de la cathédrale.