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Paris Île-de-France

Refus d'obtempérer à Paris: la mère de la passagère tuée par un tir de policier témoigne

Un refus d'obtempérer dans le 18e arrondissement de Paris en juin 2022.

Un refus d'obtempérer dans le 18e arrondissement de Paris en juin 2022. - Staff

Près de 10 mois après les faits, la lumière n'a pas été faite sur les circonstances du drame malgré l'ouverture de deux enquêtes.

Rayana, jeune fille de 21 ans, est morte le 4 juin 2022 à Paris, dans le quartier de Barbès (18e arrondissement). Passagère d'un véhicule dont le conducteur a refusé de se soumettre à un contrôle, elle a été tuée d'une balle au niveau de la tête, tirée par l'un des policiers présents.

Près d'un an après le drame, Noura, sa mère, témoigne auprès de France Info. Elle demande justice et dénonce la lenteur de l'enquête de l'Inspection générale de la police nationale (IGPN).

"Depuis le décès de mon enfant, j’attends que son dossier en justice avance, mais il n’avance pas. Aucune convocation de personne malgré la promesse des juges", regrette-t-elle.

Deux enquêtes ouvertes

Les trois policiers qui ont ouvert le feu sur la voiture avaient été placés en garde à vue à la suite des faits avant d'être libérés. Deux enquêtes avaient été ouvertes par le parquet de Paris, dont l'une conduite par l'IGPN, afin d'explorer le chef de violences avec arme par personnes dépositaires de l'autorité publique.

L'enquête administrative n'avance pas, puisque les conclusions de la police des polices n'ont, pour le moment, pas été rendues. "Si la balle qui a tué ma fille avait été tirée par un civil et non un policier, le travail d’enquête avancerait-il plus vite ? La justice y mettrait-elle plus de moyens ?", s'interroge aujourd'hui Noura auprès de France Info.

Les policiers mis en cause sont toujours en poste et le droit de porter une arme ne leur a pas été retiré. Selon l’avocat de la famille de Rayana, Me Florian Lastelle, contacté par France Info, ils n'ont pas été auditionnés. "Ils n’ont pas été confrontés aux éléments à charge qui pourraient largement justifier des mises en examen. C’est incompréhensible avec les mois qui passent", s'insurge-t-il.

De son côté, Noura affirme toujours vouloir se battre "pour la vérité et la mémoire de Rayana". "Je demande justice dans un pays de justice. Ma fille avait, elle aussi, confiance dans les institutions de notre pays", indique-t-elle.

Sarah Boumghar