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Paris Île-de-France

Refus d'obtempérer à Paris: la mère de Rayana, passagère tuée par la police, réclame des réponses à la justice

Le refus d'obtempérer à Paris au mois de juin.

Le refus d'obtempérer à Paris au mois de juin. - RMC

La passagère d'un véhicule avait été tuée par la police début juin à Paris lors d'un refus d'obtempérer dans le quartier de Barbès. Sa mère fait part de son chagrin et attend des explications sur la mort de sa fille.

"On était fusionnelles." Près de quatre mois après la mort de Rayana, une passagère tuée par la police lors d'un refus d'obtempérer à Paris, sa mère prend la parole chez nos confrères du Parisien.

"Ce jour-là, je suis morte en même temps", raconte-t-elle, se remémorant le 5 juin dernier. Il s'agissait de son unique fille qui a été tuée par la police alors que le véhicule dans lequel Rayana se trouvait prenait la fuite lors d'un contrôle dans le quartier de Barbès.

Attente de la justice

La mère de famille revient sur le déroulement des faits ce jour-là lorsqu'elle apprend, par des amis de sa fille, qu'elle est à l'hôpital. "Sur place, il y avait des policiers, je ne comprenais pas ce qui se passait", se remémore-t-elle auprès de nos confrères. Les médecins lui disent alors que sa fille ne peut pas être opérée car elle a été touchée au cerveau.

La mère de Rayana souhaite désormais comprendre "comment les policiers ont pu tirer neuf balles dans un quartier très fréquenté". Elle attend avec impatience que la justice lui donne "une réponse" sur le dossier avec deux enquêtes ouvertes par le parquet de Paris visant le conducteur de la voiture et les policiers.

"J’avais totalement confiance en la justice mais, avec le temps qui passe, je suis en train de la perdre", dit-elle au Parisien, trouvant le temps long pour un jugement.

"Une simple passagère, pas un gangster"

Près de quatre mois après les faits, elle déplore aussi l'attitude des politiques alors que le dossier avait l'objet de vifs échanges en pleine campagne des élections législatives.

Le fondateur de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, avait affirmé que "la police tue", suscitant une polémique et une réponse du chef de l'Etat, Emmanuel Macron, disant "ne pas accepter" de tels propos.

"Je n’ai reçu aucunes condoléances ou aucune excuse officielle de l’autorité policière", complète la mère de Rayana affirmant que l'image de sa fille a été salie "alors que son casier judiciaire était vierge". "Tout le monde se souciait du sort des policiers mais personne n’avait l’air de s’intéresser à la mort d’une jeune fille de 21 ans", ajoute cette maman, rappelant que Rayana n'était qu'une simple passagère, "pas un gangster".

A.T.