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Police-Justice

Refus d'obtempérer à Paris: le conducteur du véhicule mis en examen et placé en détention provisoire

Des véhicules de pompiers sur le site où trois policiers ont tiré sur une voiture, tuant la passager et blessant grièvement le conducteur, le 4 juin 2022 dans le nord de Paris

Des véhicules de pompiers sur le site où trois policiers ont tiré sur une voiture, tuant la passager et blessant grièvement le conducteur, le 4 juin 2022 dans le nord de Paris - STAFF © 2019 AFP

Il a notamment été mis en examen pour tentative d'homicide sur personne dépositaire d'autorité publique.

Le conducteur du véhicule soupçonné d'un refus d'obtempérer lors d'un contrôle de police samedi à Paris a été mis en examen ce jeudi pour tentative d'homicide sur personne dépositaire de l'autorité publique, a appris BFMTV de source judiciaire.

Il est également mis en examen pour récidive de refus d'obtempérer aggravés, récidive de conduite d'un véhicule malgré injonction de restituer son permis de conduire et récidive de conduite sous l'empire d'un état alcoolique.

Sa garde à vue a été levée plus tôt ce jeudi afin qu'il soit interrogé par un magistrat. Il a été placé en détention provisoire sur le lieu de son hospitalisation.

L'homme âgé de 38 ans avait été placé mardi en garde en vue pour avoir refusé d'obtempérer par deux fois lors d'un contrôle de son véhicule dans le XVIIIe arrondissement par des fonctionnaires à VTT. Ces derniers ont fait feu à neuf reprises, selon le parquet, l'ont blessé ainsi que sa passagère assise à l'avant, qu'ils ont touchée à la tête. La jeune femme, née en 2001, a succombé le lendemain.

Pas de mise en examen des policiers à ce stade

L'avocat du suspect, Me Ibrahim Shalabi, avait souligné plus tôt dans la matinée lors d'une conférence de presse que les occupants de la voiture n'étaient pas recherchés et que le véhicule était bloqué par un bus lorsque la police a ouvert le feu. "La voiture ne pouvait pas circuler", a-t-il assuré.

"Il a refusé d'obtempérer par peur d'aller en prison (...) par peur que la police l'arrête car il n'avait pas son permis", a expliqué de son côté Sonia (prénom changé), la soeur du mis en cause, lors de la même conférence de presse.

La garde à vue des trois policiers ayant fait usage de leur arme a été levée mardi au bout de quarante-huit heures pour "poursuite des investigations" dans le cadre de l'information judiciaire ouverte mardi. Ils ne sont pas mis en examen à ce stade.

Plusieurs associations ont appelé à un rassemblement samedi à Paris pour demander l'abrogation de l'article L435-1 du code de la sécurité intérieure qui règlemente l'usage des armes à feu par les forces de l'ordre.

Mélanie Vecchio avec Hugues Garnier avec AFP