QR Code, lecture de plaque... Les différentes pistes pour contrôler les véhicules dans la ZTL à Paris

Entrée en vigueur ce lundi 4 novembre, la Zone à trafic limité interdit aux automobilistes en "transit" de circuler dans certains secteurs. Mais une question se place en haut de la file: comment les véhicules seront-ils contrôlés?

Faudra-t-il montrer son ticket de caisse? Ou même devoir se créer de nouveau un QR Code? À l'heure de l'entrée en vigueur de la Zone à trafic limité (ZTL) ce lundi 4 novembre, une question plane particulièrement au-dessus des automobilistes: quels documents faudra-t-il fournir pour les véhicules qui seront contrôlés dans les quatre arrondissements -du 1er au 4e- concernés par la mesure?

Pour le moment, la mairie de Paris évoque une période de prévention d'au moins trois mois, avant que les contrôles ne s'intensifient. "Cette phase ne sera pas associée à des verbalisations. Il y aura contrôles aléatoires de la police municipale et peut-être même nationale qui déboucheront sur des explications et avertissements", veut rassurer Ariel Weil, maire de Paris centre, invité de BFM Paris Île-de-France ce lundi matin.

QR Code, attestations?

Dans l'arrêté signé le 31 octobre dernier par Laurent Nuñez, préfet de police de Paris, la mairie précise. "Tout conducteur d’un véhicule circulant sur une des voies incluses dans le périmètre est tenu de présenter, à la demande des agents compétents pour constater et verbaliser les infractions au présent arrêté, un titre ou document justifiant de son autorisation à circuler à l’intérieur de la zone à trafic limité."

Mais alors quelle forme prendra ce "titre" ou "document" justificatif? Pendant les mois "préventifs", la mairie de Paris et la préfecture de police vont poursuivre conjointement leur travail. Une collaboration qui portera sur "la mise en place d'une procédure pour montrer que l'on a quelque chose à y faire (dans la ZLT, NDLR)", avance Ariel Weil.

Et de poursuivre: "Demain, il y aura peut-être une application ou un QR Code, ils travaillent."

C'est notamment le succès de la mesure appliquée pendant les JO 2024 qui pourrait pousser la mairie à la recycler. Pour le moment, à en croire l'élu, pendant ces mois de "pédagogie", les automobilistes devront seulement s'acquitter "d'un ticket de stationnement" comme preuve.

Des radars à lecture de plaque?

Chez nos voisins italiens, la mesure a été adoptée il y a des années: en 1999 à Turin, en 2010 à Milan. Pour contrôler les véhicules, des radars à lecture de plaques assurent à chaque entrée un contrôle des véhicules qui pénètrent dans la zone. Le montant des amendes avoisine souvent les 100 euros.

Paris pourrait-elle se calquer sur le modèle italien? Question en suspens. Même si auprès de nos confrères du Parisien, David Belliard, adjoint d'Anne Hidalgo en charge des transports et de l'espace public, affirme que cela pourrait être le cas. Pour cela, la loi et la réglementation devrait subir un changement le cas échéant.

Pour les sceptiques et ceux qui s'y opposent, Ariel Weil veut quant à lui rassurer. "Ça sera extraordinairement simple de montrer une preuve si on a quelque chose à faire dans le centre de Paris", appuie-t-il sur BFM Paris Île-de-France.

Même chose pour les "4%" de personnes qui, selon une étude, viennent dans l'hypercentre parisien faire leur course en voiture. "Ils continueront à venir, il n'y a pas d'inquiétude, juste une phase de calage", poursuit l'élu.

Un périmètre large

L'objectif de la ZTL est d'empêcher les véhicules dits "en transit", ceux qui ne s'arrêtent pas dans le secteur concerné, d'y circuler. Les 1er, 2e, 3e et 4e arrondissements de Paris sont concernés. Le boulevard Sébastopol et ses 350.000 véhicules quotidiens en font notamment partie.

La carte des rues concernées par la Zone à trafic limitée dans Paris. © Ville de Paris

Dans le détail, la zone sera délimitée côté ouest par la place de la Concorde, la rue Royale et la place de la Madeleine. Au nord, le boulevard de la Madeleine, le boulevard des Capucines, le boulevard des Italiens, le boulevard Montmartre, le boulevard Poissonnière, le boulevard de Bonne Nouvelle, le boulevard Saint-Denis et le boulevard Saint-Martin marquent le contour du périmètre.

À l'est, ce sont la place de la République, le boulevard du Temple, le boulevard des Filles du Calvaire, le boulevard Beaumarchais, la place de la Bastille et le boulevard Bourdon, qui fixent les limites de la zone. Au sud, les quais entre le quai Henri IV et le quai des Tuileries ferment le périmètre.

En revanche, les professionnels de santé, les taxis et VTC, les véhicules de personnes à mobilité réduite feront toutefois figure d'exception et pourront circuler dans le périmètre. Tout comme les riverains et les commerçants.

Martin Regley Journaliste