"C'est catastrophique": les commerçants parisiens s'inquiètent de la mise en place de la zone à trafic limité

Patrick Bloche, premier adjoint à la maire de Paris, a assuré que la municipalité est "prête" pour la mise en place de la zone à trafic limité (ZTL) dans les prochaines semaines dans le centre de Paris. "Nous, on est prêt, il n'y a plus qu'à appuyer sur le bouton", répondait-il à BFM Paris Île-de-France courant septembre.
"Les panneaux sont en train d'être installés", a expliqué Patrick Bloche, qui vise un "démarrage à l'automne".
Le principe de la zone à trafic limité est d'interdire la circulation de transit dans les arrondissements centraux de la ville lumière. Concrètement, les conducteurs ne s’arrêtant pas dans le secteur de la ZTL n’auront pas le droit de la traverser. La zone devrait concerner les quatre premiers arrondissements parisiens à l’exception des deux îles et des quais hauts.

Les commerçants grincent des dents
La ZFT comprend le boulevard Sébastopol, l’un des axes les plus prisés par les automobilistes avec 350.000 véhicules qui le traversent quotidiennement. La fin du trafic de transit inquiète les commerçants concernés par le projet.
"C’est catastrophique. Les gens me disent clairement qu’ils ne veulent plus venir à Paris du tout, donc ça impacte énormément les petits commerces de Paris", explique Thierry, un opticien du 2e arrondissement de la capitale.
Le périmètre de la future ZTL équivaut à 4,7 km3, ce qui fera d’elle la plus grande de France. Selon la mairie, 10% des établissements parisiens sont concentrés dedans. "C’est quelque chose d’un peu trop gros. On aurait préféré que ça soit au moins coupé en deux. On aurait pu garder l’axe Sébastopol avec un autre desservant le Nord et le Sud pour faire une ouverture", estime Thierry Véron, président de la Fédération des associations des commerçants et artisans parisiens.
Les organisations de commerçants craignent une baisse massive des clients. "Cela va impacter tous les arrondissements aux alentours", conclut-il.
"Ça commence à faire beaucoup"
Du côté de certains piétons, le projet semble suscité davantage d'enthousiasme. "Je suis à pied donc c’est très bien. C’est juste plus agréable à vivre", déclare un passant interrogé par BFM Paris Île-de-France. "C’est parfait. Pour la qualité de l’air ainsi que pour le bruit et la tranquillité", souligne une autre personne.
En revanche, chez les automobilistes, l'arrivée d’une ZTL est vue d’un mauvais œil. "Je suis commerciale et c’est très embêtant. Je trouve que ça empêche les gens de venir, plus les 50 km/h qu’ils veulent imposer sur le périphérique ça commence à faire beaucoup", s’agace une conductrice.
David Belliard, adjoint à la maire en charge des transports, indique qu'une "concertation a eu lieu" sur le sujet avec notamment "une enquête publique au printemps".
"Je rassure tout le monde. On pourra encore circuler dans la zone, les résidents, les personnes bénéficiant d'une carte mobilité réduite, les travailleurs de la zone, les livreurs, les médecins, les patients pour consultation médicale. On pourra toujours fréquenter les commerces et les activités culturelles. On pourra toujours se rendre chez des proches", a encore précisé l'élu.