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Paris Île-de-France

Punaises de lit, souris, cafards... une dizaine de familles relogées dans un hôtel social insalubre à Paris

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Expulsées d'un centre d'hébergement du 13ème arrondissement, elles vivent désormais parmi les nuisibles.

Punaises de lit, souris, cafards, murs délabrés... C'est le difficile quotidien d'une dizaine de familles franciliennes relogées dans un hôtel social insalubre du 16ème arrondissement de Paris. Ces familles ont été expulsées au mois d'août de deux hôtels du 13ème arrondissement, où certaines d'entre elles vivaient depuis plusieurs années. Elles se mobilisent aujourd'hui afin d'obtenir des logements décents.

"Je demande à ce que l'on soit traité comme des êtres humains. On ne peut pas mettre des êtres humains et des rats ensemble", s'insurge Bintou, mère de famille.

Les parents s'inquiètent notamment de la santé de leurs enfants. Selon eux, certains présenteraient depuis quelques semaines des troubles du comportement et des maladies à force d'être en contact avec des nuisibles.

"J'ai pleuré pendant un mois et passé mon temps à nettoyer. Depuis que ma fille est là, elle est tout le temps malade. Elle a des démangeaisons au niveau des yeux, elle a mal à la poitrine", témoigne une mère de famille au micro de BFM Paris Île-de-France.

"Ça va être très compliqué "

Ce jeudi, plusieurs familles concernées, soutenues par plusieurs élus et des syndicats de parents d'élèves, ont manifesté ce jeudi devant la mairie du 13ème. Elles demandent à être relogées dans l'arrondissement, ou au moins dans une zone proche.

Pour la mairie, "ça va être très compliqué, parce que l'Etat supprime des places d'hébergement dans tout Paris. Même si le 13ème a beaucoup de places d'hébergement d'urgence, le système est saturé en général", explique Juliette Sabatier, adjointe à la mairie en charge des affaires sociales.

Relogés en urgence par le Samu social, certains habitants ont dû partir en grande couronne, avec de lourdes conséquences sur leur quotidien. D'autres ne se sont tout simplement pas vu proposer de solution d'hébergement.

"J'ai perdu mon travail. En plus, ma fille est scolarisée dans le 13ème arrondissement de Paris. Elle n'est pas allée à l'école ces deux dernières semaines. Actuellement, on est à la rue", raconte Lamine.

Familles et associations n'excluent pas de manifester une nouvelle fois. Ils craignent que la situation ne s'enlise avec l'arrivée de la trêve hivernale.

Garance Amespil et Sarah Boumghar