Profil du suspect, enquête... Ce que l'on sait sur l'attaque au couteau contre un militaire à Paris

Le pire a été évité ce lundi 15 juillet à Paris. Moins de deux semaines avant le début des Jeux olympiques, un militaire de l'opération Sentinelle a été blessé d'un coup de couteau gare de l'Est. Son pronostic vital "n'est pas engagé", a annoncé le ministre de l'Intérieur et son agresseur, un homme de nationalité française déjà connu dans une affaire de meurtre, a été interpellé.
• Un coup de couteau
L'attaque s'est produite vers 21h45, selon un témoin de la scène à BFMTV. Il explique avoir vu "les militaires de l'opération Sentinelle (qui) marchaient sur le trottoir qui longe la gare de l'Est".
"Et là, il y a un monsieur qui est arrivé sur le côté et qui a mis un coup de couteau a priori dans l’épaule du militaire qui faisait sa ronde", relate le témoin.
"Il a été directement plaqué au sol par les collègues du militaire qui s’est fait agressé. Ils l’ont cagoulé, ils lui ont accroché les poignets à l’arrière, et ils l’ont emmené dans la gare pour l’interpeller", continue ce témoin. Le militaire, qui souffre d'une plaie saignante entre les deux omoplates, a lui été évacué conscient vers l'hôpital, a appris BFMTV.
Selon nos informations, la relecture des caméras de vidéosurveillance permet de constater que l'individu suivait les militaires depuis quelques instants.
• Une enquête a été ouverte pour "tentative de meurtre"
"Le mis en cause a été immédiatement interpellé par les autres militaires et placé en garde à vue. Son identité doit être confirmée afin de pouvoir connaître ses antécédents", indique le parquet de Paris à BFMTV.
Cette source précise qu'une enquête a été ouverte pour le chef de "tentative de meurtre". Le parquet national antiterroriste n'a pas été saisi.
D'après une source proche de l'enquête à BFMTV, l'homme a crié "Dieu est grand", en français, au moment de poignarder le militaire qui patrouillait. Le soldat, blessé entre les omoplates, a été évacué vers l'hôpital de Percy. Il est conscient mais sérieusement blessé.
• Un homme connu des services de police
Selon nos informations, le suspect, qui se dit chrétien, a déclaré qu'il a attaqué un militaire de l'opération Sentinelle car "les militaires tuent des gens dans son pays". Né en République démocratique du Congo en 1984 et naturalisé français en 2006, avec une francisation de son prénom, l'homme est connu des services de police et de justice.
Notamment pour une affaire de meurtre en 2018. Il avait à l'époque poignardé mortellement un homme de 22 ans dans le métro Châtelet les Halles.
La chambre d'instruction de la Cour d'appel de Paris l'avait déclaré irresponsable pénalement, du fait de troubles psychiatriques. Il n'avait donc pas été jugé dans cette affaire, explique l'AFP.
• Une nouvelle attaque contre Sentinelle
"Soutien et reconnaissance à nos forces armées qui participent plus que jamais à assurer la sécurité des Français", a écrit sur X le ministre des Armées Sébastien Lecornu, adressant ses "pensées" au militaire blessé.
L'opération Sentinelle a été lancée en 2015 après l'attentat contre le magazine satirique Charlie Hebdo dans la capitale française. Plusieurs militaires de l'opération Sentinelle ont depuis fait l'objet d'attaques.
En février 2017, un homme avait tenté d'agresser une patrouille Sentinelle au couteau au Carrousel du Louvre après avoir crié "Allah Akbar". En mars de la même année, une patrouille de soldats avait été attaquée à l'aéroport d'Orly par un homme de 39 ans qui avait été abattu par les militaires.
En août 2017, une voiture avait foncé sur un groupe de soldats de Sentinelle à Levallois-Perret, faisant six blessés. Un Algérien de 36 ans avait été arrêté et incarcéré. En septembre 2017, un homme muni d'un couteau avait attaqué un militaire Sentinelle dans la station de métro parisienne Châtelet. Âgé de 39 ans, l'agresseur, inconnu de la police, qui avait crié "Allah Akbar", avait été incarcéré.