Pass Navigo: Pécresse écrit aux maires pour mettre la pression sur le gouvernement

Valérie Pécresse - AFP
"L'heure est grave". Dans une lettre envoyée à tous les maires franciliens ce lundi et consultée par BFMTV, Valérie Pécresse, directrice d'Île-de-France Mobilités, demande aux élus de "mettre le gouvernement devant ses responsabilités".
Elle pointe notamment du doigt le fait que ce dernier ait demandé à la Région de pré-financer l'exploitation des quatre lignes de métro du Grand Paris Express ainsi que les transports des Jeux olympiques et paralympiques "sans aucune recette supplémentaire".
"Je vous demande, de mobiliser tous les moyens à votre disposition pour mettre le gouvernement devant ses responsabilités sur cette question et lui demander d’inscrire dans le projet de loi finances 2023 les recettes fiscales nécessaires, afin d’aider à réduire le plus possible la facture pour les usagers franciliens", a-t-elle martelé aux élus dans sa lettre.
Les voyageurs contraints à participer
Déjà impactée par les subventions Covid attribuées pour maintenir les transports pendant les différents confinements, la demande n'arrange pas les finances d'Île-de-France mobilités.
"L’État a refusé d’accorder des subventions pour combler les pertes d’Île-de-France Mobilités en 2020 et 2021, et lui a attribué une avance de 2 milliards d’euros, dont le remboursement commence dès 2023. Ce soutien laisse Île-de-France Mobilités dans une situation financière très tendue depuis la fin de la crise du Covid", déplore l'ex-candidate LR à l'élection présidentielle.
En conséquence, "tout le reste du besoin de financement 2023 doit à ce stade être financé par les seuls voyageurs", regrette Valérie Pécresse.
Une situation jugée "socialement inacceptable pour nos concitoyens et ce serait une faute écologique dans un contexte où certaines lignes restent en grande souffrance, où notre réseau a besoin que l’on poursuive l’effort de modernisation et où la dégradation du climat social à la RATP plonge Paris dans le chaos", se désole la présidente de région.
Pour les Franciliens, cette participation se précise et le blocage du gouvernement "dessine la voie du Pass Navigo à 90 euros, soit 20% d'augmentation", regrette Valérie Pecresse.
Plusieurs propositions balayées par le gouvernement
Dans sa lettre, la présidente déplore avoir proposé depuis des mois "à la Première ministre et au ministre des Transports toute une série de propositions qu’ils ont balayées d’un revers de main: baisse de la TVA, hausse du versement mobilité des entreprises, transformation en subvention de la dette Covid, taxe de séjour sur les hôtels de plus de 4 étoiles".
Pour faire face à l'augmentation des coûts que ce pré-financement engendrerait, la présidente a demandé aux collectivités "de faire des efforts sans précédents en augmentant de 7,5% leur contribution".
Au total, cette augmentation devrait apporter "100 millions d'euros supplémentaires, avec 51 millions de la région, 30 millions de la ville de Paris, 8 millions des Hauts-de-Seine, 4 millions de la Seine-Saint-Denis ; 3 millions du Val-de-Marne ; 2 millions des Yvelines et près d’un million chacun pour l’Essonne, le Val-d’Oise et la Seine-et-Marne", précise Valérie Pécresse.
Un geste "majeur" pour les collectivités territoriales, qui font déjà face à un contexte économique compliqué, notamment avec l'augmentation des prix de l'énergie.