Pass Navigo: 84,10 euros en 2023, une hausse déjà redoutée pour 2024

Une subvention qui est la bienvenue, mais qui ne règle pas tous les problèmes. Ce mardi, l'Etat a annoncé, après plusieurs semaines de bras de fer avec Valérie Pécresse, qu'il allait accorder une subvention de 200 millions d'euros à Île-de-France Mobilités.
Une somme encore loin d'atteindre les 450 millions d'euros nécessaires pour éviter une hausse du pass Navigo en 2023. Mais qui a permis de limiter à 12% l'augmentation du forfait mensuel, désormais vendu 84,10 euros à partir du 1er janvier. Le ticket à l'unité coûtera, lui, 2,10 euros (+10,5%), le ticket vendu à bord des bus 2,50 euros (+25%) et le forfait pour la semaine 30 euros (+31,6%).
Des dépenses en augmentation
Pour 2023, Île-de-France Mobilités s'offre donc un sursis, mais l'autorité organisatrice des transports franciliens va vite devoir se pencher sur la question du budget des années suivantes. Dès 2024 notamment, avec le début de l'exploitation de l'extension la ligne 14 jusqu'à Orly ou encore la mise en service du RER E jusqu'à Nanterre, qui devrait finalement entrer en service en avril de l'année prochaine.
Au total, Valérie Pécresse anticipe plus de 1,5 milliard d'euros de dépenses nouvelles par an d'ici 2030. "Nous sommes face à une absence de solution durable", a regretté cette dernière ce mercredi au sortir du conseil d'administration d'Île-de-France Mobilités.
Cette question du financement pérenne du fonctionnement des transports en commun francilien sera d'ailleurs discutée entre tous les acteurs dès le 23 janvier. Le conseil d'Île-de-France Mobilité, présidé par Valérie Pécresse, a décidé ce mercredi des assises du financement afin de mettre "tout sur la table (...) pour qu'on voit qui finance quoi".
38% du financement du pass Navigo payé par les usagers
Jusqu’à présent, les recettes directes du fonctionnement d'Île-de-France Mobilité proviennent de trois ressources différentes. Les usagers contribuent à hauteur de 38% via le pass Navigo ou encore l’achat de tickets. Les collectivités payent 12% du fonctionnement des transports franciliens. Et le reste, soit la moitié du budget, provient du versement mobilité, payé par les entreprises de plus de onze salariés.
C'est sur cette taxe qu'IDFM veut pouvoir agir, pour éviter d'avoir à demander aux usagers ou collectivités de remettre la main à la poche. Mais pour cela, elle doit passer par le Parlement afin de modifier le taux de la taxe. Le Sénat a d'ailleurs refusé fin novembre de revoir à la hausse ce versement mobilités pour 2023.
"Il y a une demande qui émerge et qui a été votée au conseil d'administration d'Île-de-France Mobilités, c'est la possibilité légale donnée par le législateur, par le gouvernement, à Île-de-France Mobilités de fixer elle-même le taux et les zones du versement mobilité", indique Valérie Pécresse.
"C'est-à-dire d'avoir, en réalité, une forme d'autonomie fiscale", résume la présidente de l'autorité sur notre antenne. Et peut-être éviter une nouvelle hausse du pass pour les usagers dès 2024.