Hausse du Pass Navigo: l'État va verser 200 millions d'euros à Île-de-France Mobilités

Un passe Navigo. - IDF Mobilités - Montage BFMTV
Une hausse massive évitée? Après plusieurs semaines de bras de fer entre Valérie Pécresse et l’État, le gouvernement a annoncé ce mardi qu'il allait accorder une subvention de 200 millions d'euros à Île-de-France Mobilités, a appris BFMTV de sources concordantes.
Le ministre des Transport, Clément Beaune, avait annoncé ce mardi matin un geste de l'État face à la hausse du coût des transports franciliens. Une annonce qui intervenait en quasi-simultané d'une conférence de presse dans laquelle la présidente d'Île-de-France Mobilités mettait la pression sur le gouvernement pour obtenir cette aide financière, pouvant limiter la hausse du pass Navigo en 2023.
"Pour moi, le pass Navigo à 90 euros, c’est impossible, c’est inimaginable et je ne le voterai pas", assurait Valérie Pécresse ce mardi matin. "J’attends un geste de l’Etat, ma main est tendue", ajoutait cette dernière.
Pour l'heure, difficile de savoir si cette aide de l'Etat permettra bel et bien d'empêcher la hausse du pass Navigo en Île-de-France. L'entourage de Valérie Pécresse accueille ce mardi soir cette annonce comme une "réponse bienvenue, mais ponctuelle et partielle".
"Cette annonce [...] ne sauve pas les transports franciliens"
Les annonces du ministre des Transports n'ont pas tardé à faire réagir les élus de la région Île-de-France. Ceux des bancs communistes estiment que le "pas timide en direction des usagères et usagers" fait par le gouvernement remet en cause la hausse prévue du pass Navigo en 2023.
"Cette annonce de dernière minute, à quelques heures du conseil d’administration d’Île-de-France Mobilités, ne sauve pas les transports franciliens. Si cette aide exceptionnelle permet de maintenir à flot l’autorité organisatrice des transports en 2023, elle ne règle en rien la question des hausses tarifaires, ni la solvabilité d’Île-de-France Mobilités au-delà de 2023", dénonce Céline Malaisé, présidente de la Gauche Communiste, Ecologiste et Citoyenne au Conseil régional d'Île-de-France.
"Alors que Valérie Pécresse s’apprête à voter des hausses tarifaires comprises entre 20% et 36% en fonction des titres de transport, l’obtention de cette aide de l’Etat oblige Valérie Pécresse à annuler ces hausses!", explique cette dernière dans un communiqué.
De son côté, Clément Beaune assure dans une interview accordée à nos confrères du Parisien, que "la seule boussole du gouvernement, c’est la situation des usagers" depuis le début de cette crise dans les transports franciliens. "Je sais que ça fait déjà plus de trois mois que les Franciliens galèrent. La RATP fait tout pour améliorer les choses", déplore le ministre.
Il poursuit: "Nous sommes aussi en train de développer des infrastructures de transports modernes (...) Je sais que la période est difficile, mais cela peut et doit s’améliorer dans les mois à venir."
Gouvernement comme opposition à la Région tombent toutefois d'accord sur un point: une hausse massive du pass Navigo est aujourd'hui inenvisageable. "A mes yeux, 100 euros ou 90 euros comme on a pu l’entendre, c’était déjà une augmentation insoutenable", affirme le ministre des Transports à nos confrères.
Quant aux communistes, ces derniers l'annoncent clairement: "Le Navigo à 90 euros comme à 85, pour nous, c’est toujours non!".
La décision finale sur le futur prix du pass Navigo devrait être prise le 7 décembre prochain lors d’un conseil d'administration d'Île-de-France Mobilités.