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Paris Île-de-France

Paris 2024: Clément Beaune n'exclut pas de retarder l'ouverture à la concurrence des bus franciliens

Le ministre délégué aux Transports Clément Beaune le 3 décembre 2022 à l'aéroport Roissy-Charles de Gaulle, au nord de Paris

Le ministre délégué aux Transports Clément Beaune le 3 décembre 2022 à l'aéroport Roissy-Charles de Gaulle, au nord de Paris - Eric PIERMONT © 2019 AFP

Le ministre ne ferme pas la porte à un report, mais renvoie la balle à Valérie Pécresse, la présidente de l'autorité organisatrice des transports Île-de-France Mobilités.

Le ministre délégué aux Transports Clément Beaune n'exclut pas de décaler l'ouverture à la concurrence de l'actuel monopole de la RATP sur les bus en Île-de-France, prévue pour le 1er janvier 2025, s'il y a un risque de perturbation des Jeux olympiques de 2024, a-t-il indiqué jeudi à La Croix.

L'opposition de gauche à Valérie Pécresse, présidente de la région et de l'autorité organisatrice des transports Ile-de-France Mobilités (IDFM), milite depuis plusieurs mois contre l'arrivée de la concurrence ou pour son report, estimant que le processus d'ouverture du marché a déjà un impact sur les difficultés actuelles de la RATP.

Des grèves pendant les Jeux Olympiques?

Le calendrier pour les bus défini par une loi de 2009 "coïncide" avec l'organisation des JO, ont en particulier souligné lundi 250 élus de gauche franciliens dans une lettre ouverte à la Première ministre Elisabeth Borne, y voyant un argument supplémentaire contre un "grand saut dans le moins-disant social et dans l'inconnu organisationnel".

Tous les syndicats de la Régie sont de même opposés à la perte de son monopole, d'où la crainte de grèves, outre une possible désorganisation du service.

"Je ne vous ferai pas croire que nous n'y pensons pas", a répondu Clément Beaune, interrogé par La Croix sur des risques de perturbations pendant les JO, organisés six mois avant l'échéance.

"La collectivité qui a cette responsabilité, c'est la région", a-t-il remarqué, désignant de fait IDFM. "A elle d'abord de nous dire la situation et les risques, nous en discuterons, et je suis ouvert à toutes les options."

"Un choix politique"

"L'ouverture à la concurrence est un outil. S'il est pertinent dans le cadre du calendrier actuel, alors il faut l'utiliser à la date prévue. S'il est pertinent à une date ultérieure, il faut l'activer plus tard", a estimé le ministre, renvoyant clairement la balle à Mme Pécresse.

Après avoir mis en concurrence les autobus de grande couronne, IDFM a découpé en douze lots l'actuel monopole de la RATP au coeur de la région parisienne, et a déjà lancé les appels d'offres pour quatre d'entre eux.

"S'il est décidé de repousser l'ouverture à la concurrence, ça sera un choix politique", dit-on dans l'entourage de sa présidente.

"On applique une législation européenne retranscrite dans le droit français. (...) IDFM est en ordre de bataille pour être prêt pour le 1er janvier 2025", a ajouté un porte-parole à l'AFP.

A. La. avec AFP