"On se rapproche de Paris": opération escargot des agriculteurs dans les Yvelines

La colère monte d'un cran. Les agriculteurs des Yvelines organisent une opération escargot ce jeudi 25 janvier. Partis depuis 6h30 de Méré, ils doivent rejoindre la N12 puis l'A12 en direction de Paris, pour s'arrêter au niveau de Rocquencourt.
Un trajet symbolique pour ces agriculteurs en colère, qui se rapprochent chaque jour un peu plus de la capitale.
"L'idée, c'était de marquer un point d'orgue dans la montée en puissance des manifestations", explique David Lavenant, agriculteur, au micro de BFM Paris Île-de-France. "On ne voulait pas faire de blocage à proprement parler sur la route, c’est pour ça qu’on mène des opérations escargot, pour ne pas gêner nos concitoyens qui vont travailler."
"Un jour ou l'autre, on ira"
Si les agriculteurs des Yvelines n'ont pour le moment pas décidé d'aller jusqu'à la capitale, ils n'excluent pas cette possibilité dans le cas où leurs revendications ne seraient pas entendues par le gouvernement.
"On se rapproche de Paris. Après, ce sera peut-être une étape, peut-être qu'on ira un peu plus loin", déclare Olivier Coupery, agriculteur faisant partie des organisateurs de cette opération escargot.
"On s'approche progressivement de Paris. Un jour ou l'autre, de toute façon, on ira", confirme David Lavenant. "L'idée, c'est de bloquer un petit peu, de ralentir les voitures pour essayer de faire passer les messages."
Un mouvement particulièrement suivi ce jeudi matin par les agriculteurs du département. "On est cinq fois plus de tracteurs que prévu", s'étonne Olivier Coupery.
Les agriculteurs "aux portes de Paris"
Alors que les agriculteurs de la France entière se mobilisent depuis le début de la semaine pour dénoncer un manque de reconnaissance de leur profession et demander une meilleure rémunération, les agriculteurs des Yvelines pointent eux aussi ce jeudi un "mépris des politique à (leur) égard".
Ils dénoncent également l'augmentation du coût du GNR, le gazole non routier, dont ils ont besoin pour faire tourner leurs exploitations.
"Il faut savoir que c’est une surtaxation du carburant qui aura lieu jusqu’en 2030. Sur mon exploitation, c’est une facture qui va monter à 9.000 euros d’ici 2030", explique David Lavenant. "Le GNR qu’on met dans nos tracteurs, c’est pas pour partir en vacances, c’est pas pour partir aux sports d’hiver, c’est pour produire l’alimentation qui nourrit tout le monde. Donc aujourd’hui, taxer le carburant, c’est taxer l’alimentation."
Les agriculteurs des Yvelines ne sont pas les seuls à se rapprocher petit à petit de la capitale pour faire entendre leur colère. Les agriculteurs de l'Oise se rapprochent aussi de la capitale sur l'A16, à raison d'une quinzaine de kilomètres par jour. Aujourd'hui au niveau de Beauvais, ils n'excluent pas de descendre à Paris pour faire monter la pression sur le gouvernement.
"On sera clairement aux portes de Paris, soit demain, soit samedi", annonce au micro de BFMTV Régis Desrumeaux, président de la Fédération départementale des syndicats d'exploitants agricoles de l'Oise.