Municipales à Paris: la date de la primaire socialiste en question, la perspective du 3 avril s'éloigne

Emmanuel Grégoire et Rémi Féraud. - AFP
Il va falloir départager Rémi Féraud et Emmanuel Grégoire, mais quand? L'organisation de la primaire socialiste, destinée à désigner la tête d'affiche rose lors des prochaines élections municipales à Paris, prend son temps.
Le scrutin, réservé aux habitants de la capitale encartés au PS depuis au moins six mois, était un temps prévu le 13 mars. Ensuite, c'est la date du 3 avril qui semblait tenir la corde. Une perspective qui semble aujourd'hui s'éloigner.
Car, selon nos informations, la fédération socialiste parisienne prévoit de convoquer un bureau fédéral début mars, après les vacances scolaires. L'objectif: demander une dérogation pour ajourner la primaire.
Dans le même temps, "une proposition (de date) sera faite", promet une source proche du dossier à BFM Paris Île-de-France. "Les consultations vont commencer la semaine prochaine pour échanger sur les différents délais d'organisation du vote à Paris."
Une circulaire adoptée jeudi
Tout semblait pourtant bouclé le jeudi 19 février. Ce soir-là, le Bureau national du Parti socialiste adopte la circulaire d'organisation des primaires. Avec un score serré: 35 voix pour et 32 contre, selon deux sources à BFM Paris Île-de-France.
Ce document difficilement validé prévoit que les primaires se tiennent en deux temps. Un premier créneau est fixé le 3 avril dans les villes dont le maire PS sortant ne se représente pas ou dans celles où les roses font partie de la majorité. Un second, programmé en novembre, concernera les villes où le maire socialiste sortant brigue un nouveau mandat.
La circulaire offre cependant aux fédérations la possibilité de déroger à ce calendrier, sous réserve que le bureau fédéral donne son feu vert.
Incertitudes sur la réforme de la loi PLM
Pour motiver sa demande de report, la fédération socialiste parisienne soulève notamment des contraintes techniques. Aujourd'hui, la désignation des têtes de listes dans les mairies d'arrondissement reste à trancher. Or "il faut des discussions avec les maires d'arrondissement", plaide une source interne au PS parisien.
Sans dérogation, les têtes de liste dans les mairies d'arrondissement socialistes seraient désignées en novembre, soit dans un calendrier différent de la désignation de la tête de liste principale. À l'image d'Anne Hidalgo, la maire sortante, les maires d'arrondissement socialistes ont apporté leur soutien à Rémi Féraud.
"C'est assez classique d'avoir un calendrier de désignation différent à Paris", fait remarquer un membre du bureau de la fédération socialiste parisien à BFM Paris Île-de-France. "Les délais d'organisation du vote à Paris prennent plus de temps".
Des contraintes politiques s'insèrent également dans ce calendrier: il s'agit de laisser passer le congrès du Parti socialiste, mi-juin, et d'observer l'avancement de la réforme du scrutin à Paris, Lyon et Marseille. Ce texte sera examiné le 20 mars par l'Assemblée nationale. "Il serait bien d'y voir clair le plus rapidement possible sur PLM", prône la même source.
"On sait pourquoi ils repoussent le vote"
L'idée d'un report du scrutin fait grincer des dents du côté de l'entourage d'Emmanuel Grégoire, l'ancien bras droit d'Anne Hidalgo, que l'intéressée a réfusé de soutenir.
"On sait pourquoi ils repoussent le vote", s'agacent les proches du député de Paris. Sous couvert d'anonymat, on dénonce une tentative de Rémi Féraud de "gagner du temps", après avoir avancé "la situation nationale". "Il faut voter et vite. Une campagne municipale prend du temps", certifie la même source.
La semaine passée, Rémi Féraud se défendait d'exercer une quelconque influence sur le choix de la fédération. "Ce n'est pas à un joueur de fixer les règles", nous a indiqué le candidat. L'intéressé estime cependant qu'"il faut laisser le temps aux militants d'être éclairé".