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Municipales 2026 à Paris: la date pour la primaire PS toujours pas actée, agacement dans les rangs socialistes

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Pour le vote interne au sein du Parti socialiste, la date du 13 mars avait un temps été évoquée. Mais plus le temps passe, plus les rangs socialistes voient cette date s'éloigner, sans qu'aucun calendrier officiel ne soit communiqué.

Une campagne pour la primaire socialiste qui se déroule à couteaux tirés. Les militants socialistes de la capitale seront appelés à sélectionner la figure qu'ils souhaitent voir succéder à Anne Hidalgo. Pour le moment, deux candidats sont déclarés: Emmanuel Grégoire, l'ancien premier adjoint d'Anne Hidalgo et député de Paris et Rémi Féraud, sénateur de Paris et président du groupe Paris en commun au conseil de Paris, ce dernier a le soutien de la maire de Paris.

Si la date du 13 mars était un temps évoquée et avait été acceptée par tous les acteurs, selon plusieurs sources, elle semble aujourd'hui s'éloigner et crée des tensions dans les rangs socialistes.

En cause, selon la fédération socialiste parisienne dirigée par Lamia El Aaraje, soutien de Rémi Féraud et porte-parole d'Anne Hidalgo: l'absence d'un cadre fixé par le Parti socialiste au niveau national.

"La fédération PS de Paris est toujours en attente des directives du national pour pouvoir lancer le processus de désignation", explique l'entourage de Lamia El Aaraje, la première secrétaire du PS Paris à BFM Paris Île-de-France.

Un agacement de plus en plus fort

Entre la fin de la période des dépôts des candidatures et la tenue du premier tour, le PS Paris devrait attendre un mois pour que la campagne se fasse. Il faudrait donc pour cela que les candidatures soient déposées avant le 13 février. "On ne peut pas dire que ce n'est plus possible à stade", précise l'entourage de la première secrétaire du PS Paris. Mais le créneau semble contraint.

Et dans les rangs socialistes, l'agacement pointe son nez de tous les côtés. "Elle est un peu de mauvaise foi, ils s'étaient mis d'accord. Et la réalité est que Lamia El Aaraje et Rémi Féraud allaient perdre", assure une source qui ne soutient pas ce dernier.

"Ça leur permet de gagner du temps le fait qu'il n'y ait pas de date", assure un informateur. A contrario, une autre source explique que le pourrissement n'est bon pour aucun des camps et que cela s'apparente à une mauvaise stratégie. "La campagne continue et Rémi Féraud continue de convaincre les militants. Le vote se fera en temps voulu", assure l'entourage d'Anne Hidalgo, la maire de Paris, à BFM Paris Île-de-France.

"Il ne faut pas que la primaire soit polluée parce que c'est trop long ou que les règles ne soient pas bien précises et respectées", avertit Emmanuel Grégoire, candidat à l'investiture socialiste qui dénonce des débats internes "parfois un peu rugueux", lors d'un point presse ce mercredi 22 janvier après ces vœux à la Rotonde Stalingrad dans le 19e.

"Ça devient trop court"

"Je ne veux pas m'arc-bouter sur le 13 mars, mais seulement, il faut pouvoir annoncer une date précisément. Si c'est le 13 mars, tant mieux. Si c'est deux ou trois semaines après, ça ne paraît pas insurmontable. Mais il faut que l'on connaisse la date et que l'on organise le scrutin", a assuré Emmanuel Grégoire au micro de BFM Paris Île-de-France. "J'attends la circulaire nationale qui devrait confirmer que le vote sera dans quelques semaines au plus."

Et pour ce 13 mars, "ça devient trop court", reconnaît même Rémi Féraud auprès de BFM Paris Île-de-France. "Mais ce n'est pas aux candidats de définir la date. Il faut que ce soit un cadre collectif". Et de rappeler que ce n'est pas le principe d'une primaire qui est remis en question puisqu'"il y aura un vote".

"Ce n'est pas à moi d'établir les règles et la date. Il est normal d'attendre la circulaire nationale", explique-t-il.

Le candidat soutenu par Anne Hidalgo affiche même sa sérénité. "La dynamique est de mon côté. J'y suis attentif. Je ne donne pas dans les rumeurs et les intox. La différence se voit", dit-il en ciblant le camp d'adverse. L'absence de date, ce n'est "pas peu importe" mais "comme on n'a pas de date, on fait campagne vers l'extérieur avec des propositions", assure Rémi Féraud.

Un calendrier "avant la fin du mois"

Une circulaire nationale qui ne devrait pas tarder. "Il y a un calendrier qui va être présenté. Il a été proposé, il y a plus d'un mois à Pierre Jouvet (le secrétaire général du PS, NDLR)", assure Jonathan Kienzlen, membre du bureau national du PS en charge des statuts à BFM Paris Île-de-France.

Ce calendrier devrait sortir selon l'élu socialiste "avant la fin du mois" de janvier. Celui-ci propose "une partie anticipée avec un vote dès avril. Puis après, il y a la possibilité d'un vote plus tardif avec une validation du bureau national. Sinon ce sera à l'automne entre septembre et octobre pour les maires sortants." Et en plus du calendrier, la circulaire nationale devrait fixer les modalités de désignation des candidatures.

Et à la suite de cette circulaire nationale, "le bureau fédéral du PS Paris pourra voter une circulaire fédérale à ce sujet", explique un membre de la direction du PS Paris à BFM Paris Île-de-France.

"Le rassemblement se fera derrière un socialiste"

Une fois le candidat désigné par les militants, il reviendra au Parti socialiste de ratifier sa candidature. "Quand je serais désigné, j'emporterai tout le monde avec moi", assure Rémi Féraud tout en reconnaissant "bien sûr" qu'il y a "un risque". Et que "Yannick Jadot, ce n'est pas le plan B d'Anne Hidalgo. Le rassemblement se fera derrière un socialiste".

Les bisbilles entre les deux camps vont même jusqu'à remettre en cause les chiffres affichés par le camp opposé. Mercredi 22 janvier au soir, le camp d'Emmanuel Grégoire annonçait avoir rassemblé 400 personnes dans la Rotonde.

"La jauge est de 200", persifle Rémi Féraud, alors que sur le site internet du lieu, elle est affichée à 250 en format cocktail pour l'atrium. La semaine précédente, Rémi Féraud avait organisé ses vœux au Point éphémère dont la jauge est de 300, selon le candidat. Un chiffre lui-même remis en cause par l'entourage d'Emmanuel Grégoire.

Nicolas Dumas