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Mort de Nahel: Latifa Ibn Ziaten appelle à "laisser la justice faire son travail"

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Latifa Ibn Ziaten, la mère d'un des militaires assassinés par Mohammed Merah, appelle à l'apaisement après les scènes de violences urbaines qui se tiennent en France depuis la mort de Nahel, 17 ans, tué par un policier.

Elle voulait "être là". Ce jeudi, sur BFMTV, Latifa Ibn Ziaten explique pourquoi elle s'est rendue à la marche blanche en hommage à Nahel, 17 ans, tué mardi par un policier lors d'un contrôle routier. La mère d’Imad, militaire assassiné par le terroriste Mohammed Merah à Toulouse en 2012, voulait "partager cette douleur" avec la mère de Nahel.

Latifa Ibn Ziaten voulait également "essayer d'apaiser cette jeunesse" révoltée par la mort de l'adolescent. Depuis mardi, des scènes de violences urbaines ont eu lieu dans de nombreuses villes de France.

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Latifa Ibn Ziaten a cofondé l'association IMAD pour la Jeunesse et la Paix qui, par des interventions et des conférences dans les établissements scolaires et en milieu carcéral notamment, vise à "prévenir les dérives sectaires et extrémistes", selon son site.

"Laissez la justice faire son travail"

"C'est dur d'accepter ça, mais je dis qu'à leur place, en tant que femme et en tant que mère, je manifesterais dans la rue calmement, [pour] montrer que je ne suis pas d'accord avec ce qu'il se passe", affirme-t-elle au micro de BFMTV.

Elle constate que "la jeunesse souffre énormément" mais se positionne contre les violences commises ces derniers jours.

"J'ai dit à ces jeunes, 'maintenant, laissez la justice faire son travail'", explique Latifa Ibn Ziaten, avant d'ajouter: "c'est la justice qui tranche, ce n'est pas nous, ce n'est pas la société".

Le policier auteur du tir ayant tué Nahel a été mis en examen pour homicide volontaire et placé en détention provisoire ce jeudi.

Les associations d'élus appellent à l'apaisement

Le gouvernement et les principales associations d'élus ont aussi appelé jeudi à "l'apaisement", dans une déclaration commune lue à Matignon.

"Ensemble et en responsabilité et parce que nous savons que la justice passera, nous appelons à l'apaisement et à éviter toute forme d'escalade", a exhorté la déclaration lue par le président de l'Association des maires de France (AMF), David Lisnard, sur le perron de Matignon, aux côtés de la Première ministre Elisabeth Borne et des représentants des autres associations, parmi lesquelles Régions de France et l'Assemblée des départements de France.

Après avoir fait part de leur "émotion légitime" après le décès de Nahel, ils ont adressé leurs "condoléances" à la famille et aux proches.

La déclaration commune a également condamné "fermement les violences" qui ont éclaté dans plusieurs villes de France après le décès, les qualifiant d'"inadmissibles et inacceptables".

Sophie Cazaux