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Paris Île-de-France

Métro parisien: une "safe place" à la station Auber contre les violences sexistes et sexuelles

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La RATP a mis en place depuis quelques semaines une première "safe place" à la station Auber afin d'offrir un accueil à des victimes de violences sexistes et sexuelles dans les transports.

Une première "safe place", un lieu pour accueillir en sécurité des personnes victimes de violences sexistes ou sexuelles dans les transports, a été mise en place sur le réseau RATP. Elle se situe à la station Auber à Paris, au sein de la boutique Relay.

Une dizaine d'accueils

"On peut aller demander de l'aide en cas de harcèlement de rue, de sentiment d'insécurité aussi ou d'agression", indique Pauline Vanderquand, cofondatrice de l'application Umay qui est chargée de labelliser ces lieux. Chaque "safe place" est répertoriée dans l'application. L'utilisateur peut se géolocaliser et trouver le lieu le plus proche de lui.

Une dizaine d'accueils ont déjà eu lieu en une quinzaine de jours dans cette première "safe place" à Auber. "On est quasiment à un accueil de victime par jour", souligne la cofondatrice de l'application Umay. Le personnel du magasin Relay a été formé pour l'accueil de victime. "On va leur apprendre à recueillir, rassurer et renseigner une personne."

"L'application est née de faits personnels que j'ai rencontrés notamment un en particulier où un soir en sortant du travail un homme a menacé de me violer", rapporte Pauline Vanderquand. "J'ai demandé de l'aide à un vigile à l'entrée d'un bar et le vigile m'a dit: 'Si vous ne rentrez pas consommer, ce qu'il se passe dans la rue, ça reste dans la rue."

Kamel Talbi, gérant du Relay de la station Auber, déplore que "souvent les gens, dans les transports, dès qu'ils voient quelque chose se passer, ferment les yeux". Il souligne que "les gens peuvent venir, on les accueille en priorité".

"C'est une situation qui n'est pas forcément évidente. Nous, on essaye de protéger (la victime) le plus possible. Deuxièmement, on la rassure ce qui est pour moi une des plus grosses parties et ensuite, on la renseigne", poursuit Kamel Talbi.

Selon la victime, le gérant du Relay la redirige vers les services de sécurité de la RATP ou vers les forces de l'ordre. "C'est déjà arrivé que j'accompagne la personne même jusqu'au commissariat pour qu'elle puisse porter plainte", ajoute-t-il.

Les agents de la RATP formés

Sandrine Charnoz, cheffe de projet du plan de lutte contre les violences sexistes et sexuelles à la RATP, rappelle que ce dispositif de "safe place" est complémentaire. "Il faut que l'ensemble des personnes (...) sachent qu'elles peuvent se présenter auprès de n'importe quel agent RATP, notamment nos agents en gares et stations ou même un machiniste dans le bus ou un contrôleur", explique-t-elle.

"Tous nos agents sont formés à la prise en charge des victimes, à la mise à l'abri et nous aidons aussi et nous accompagnons vers le dépôt de plainte", complète Sandrine Charnoz.

Une victime de violences sexistes ou sexuelles dans les transports peut aussi appeler le 3117, le numéro d'urgence mis en place par la RATP et la SNCF. Au total, une trentaine de "safe place" doivent être mises en place dans les stations et gares du réseau parisien.

Alice Dourlen avec Amaury Tremblay