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Paris Île-de-France

Législatives: avec un seul candidat LR qualifié au second tour, la droite parisienne continue son recul

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Après le premier tour des législatives, les Républicains n'ont pas réussi à se hisser en tête d’une seule circonscription parisienne. Au second tour, ils seront seulement représentés par un candidat.

Ces législatives anticipées ont-elles définitivement enterré la droite à Paris? L’époque où la droite historique de Jacques Chirac, en passant par Jean Tibéri, était majoritaire dans les urnes parisiennes semble bien lointaine.

Après le premier tour des législatives, la droite LR parisienne est seulement en lice dans la 4e circonscription. Elle sera représentée par Geoffroy Boulard, maire du 17e arrondissement, qui s'est vu créditer 26,55%. Il fera face à la députée sortante Renaissance, Astrid Panosyans-Bouvet, qui est arrivée en tête au premier tour avec 37,19% des suffrages. Théa Fourdrinier (PP/NFP) s'est désistée au profit de la macroniste.

Une déchéance électorale enclenchée dès 2017

Dans la droite élargie, il y a d'autres candidats, comme dans la 2e circonscription à cheval entre les 5e, 6e et 7e arrondissements, où le candidat Renaissance, Jean Laussucq, ancien LR, est soutenu par Rachida Dati.

À Paris, la maire du 7e a fait campagne uniquement pour cette circonscription. Dans cette dernière, la socialiste Marine Rosset est arrivée en tête avec 33,40% des voix, et Gilles Le Gendre, le député Renaissance sortant et candidat dissident crédité à 19,62% des suffrages, s'est retiré au profit de la socialiste.

En 2012, la droite parisienne était forte de 8 circonscriptions sur 18 à Paris. Les autres étaient détenues par les socialistes.

Mais en 2017, les Républicains perdent du terrain avec seulement trois députés dans l'ouest parisien face à la vague La République en Marche, devenue depuis Renaissance, qui qualifie 12 députés. En 2022, Renaissance se déplace à l'ouest de Paris et remplace Les Républicains qui disparaissent totalement de la carte de la capitale. Les élections législatives de 2024 n'ont pas permis à la droite de se redresser, bien au contraire.

"Les Républicains se prennent une sacrée tôle à Paris", a réagi un proche de la maire de Paris par message auprès de BFM Paris Île-de-France.

"Ils ne sont majoritaires nulle part. Les lieutenants de Dati font des scores absolument ridicules", raille-t-il. "Il n'y a que Laussucq et Boulard qui sauvent les meubles", poursuit-il.

Avant ces élections législatives anticipées, le paysage de la droite parisienne était déjà en pleine recomposition. La division a été renforcée par l'alliance d'Éric Ciotti avec le Rassemblement national, pressant les élus à se positionner.

Rachida Dati partie pour le camp présidentiel

En janvier, Rachida Dati, maire du 7e arrondissement de Paris, a clarifié sa position en partant vers le gouvernement et en devenant ministre de la Culture d'Emmanuel Macron.

Elle a appelé dès le début de la campagne les Républicains à être aux côtés du président Macron, après avoir fait campagne aux Européennes pour Valérie Hayer la candidate macroniste.

"Je pense qu’aujourd’hui, vu les circonstances, les Républicains devraient être aux côtés du président pour être utiles à la France", expliquait-elle au Parisien.

Au conseil de Paris, Rachida Dati siège toujours avec son groupe Changer Paris, largement composé d'élus LR. Mais, le sénateur LR de Paris Francis Szpiner a fait scission en créant un nouveau groupe indépendant de celui de la ministre. Quant à Changer Paris, il a été repris par la sénatrice LR Catherine Dumas.

"Les Républicains ne sont, ni soumis aux macronistes, ni à l'extrême droite", assure Agnès Evren, la présidente de la fédération LR de Paris et membre du groupe de Rachida Dati à BFM Paris Île-de-France. "Nous sommes les seuls à avoir présenté des candidats sans compromission, les seuls candidats de la clarté", ajoute-t-elle.

Nicols Dumas, avec Sylvain Allemand